Serez-vous un mort techno ou écolo ?Le clivage intellectuel le plus structurant de notre époque est sans doute celui qui sépare les « technosolutionnistes » et les naturalistes. D'un côté, ceux qui veulent encore croire à la domination de l'intelligence humaine, sur son environnement comme sur son propre corps, jusqu'à atteindre un point de singularité, fusion ultime du neurone et du silicium, dépassement de l'humanisme dans le transhumanisme. De l'autre, ceux qui cherchent à « renaturer » l'humain, à établir un équilibre entre notre espèce et les écosystèmes, en respectant des limites planétaires désormais bien identifiées. Dans un monde sans dieu, il faut choisir entre devenir Homo deus et accepter notre condition de vivant. Ce clivage traverse tous les sujets. Il nourrit deux visions irréconciliables de la science, du progrès, de l'économie, de l'agriculture… Il forme deux avant-gardes tout aussi dynamiques, geeks libertariens et néoruraux écoanarchistes. Il possède ses intellectuels, Yuval Noah Harari ou Philippe Descola. Il s'incarne dans des figures charismatiques, Elon Musk ou Greta Thunberg. Il serait logique qu'il s'impose politiquement, en se substituant aux vieilles oppositions idéologiques héritées de l'ère industrielle. Sans surprise, les deux camps s'affrontent sur la question la plus métaphysique de toutes : la mort.
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