L'actualité en bref

95 % des pays ne respectent pas le délai fixé par l'ONU pour soumettre leurs engagements climatiques d'ici 2035
Seules 10 des 195 parties signataires de l’Accord de Paris ont publié leurs nouveaux plans de réduction des émissions, connus sous le nom de « contributions déterminées au niveau national » (CDN), avant la date limite du 10 février. Les pays qui n'ont pas respecté la date butoir représentent 83 % des émissions mondiales et près de 80 % de l'économie mondiale, selon l'analyse de Carbon Brief. Dans un discours prononcé le 6 février , le responsable de l'ONU pour le climat, Simon Stiell, a déclaré que « la grande majorité des pays ont indiqué qu'ils soumettraient de nouveaux plans cette année » et que « prendre un peu plus de temps pour s'assurer que ces plans sont de premier ordre est logique ». Il a ajouté que les pays doivent soumettre leurs plans « au plus tard… d'ici septembre » afin d'être inclus dans la prochaine « synthèse » mondiale de l'évaluation de l'action climatique de l'ONU avant la COP30.
Lire la suite dans l'article de Daisy Dunne

Comment la démolition de petits barrages contribue à restaurer les rivières du Nord-Est
Les civelles, longues de 7,5 cm et dotées d'une peau si translucide qu'elle révèle les battements de leur petit cœur, se tordent avec une force inattendue dans la paume d'une main. Depuis un an, elles chevauchent les marées depuis leur lieu d'éclosion, dans la mer des Sargasses, jusqu'à l'embouchure de Saw Kill Creek, un étroit affluent de l'Hudson, dans le nord de l'État de New York. C'est là qu'un verveux posé par des biologistes, qui compte les anguilles d'Amérique migratrices à la recherche de ruisseaux clairs et fluides dans lesquels mûrir, les capture. Bien que l'US Fish and Wildlife Service ne considère pas l'anguille d'Amérique comme une espèce en voie de disparition, elle est depuis des décennies considérée comme une espèce historiquement basse dans le nord-est des États-Unis, la région la plus fortement endiguée du pays. Les autorités de réglementation de la pêche considèrent que leurs stocks sont épuisés. Mais elle n'est pas la seule espèce en danger ici. Le gaspareau et le hareng à dos bleu, l'alose, l'esturgeon à museau court et l'esturgeon de l'Atlantique, ainsi que le saumon de l'Atlantique sont tous en déclin dans les systèmes fluviaux du nord-est. En réponse, un certain nombre d'agences gouvernementales, de propriétaires fonciers privés et de groupes environnementaux ont collaboré pour restaurer ces populations, en supprimant les barrages qui bloquent leur passage.
Lire la suite dans l'article de Lela Nargi

Data centers : le plan de bataille des producteurs d'électricité face à l'envol de la demande
Et si les géants de la tech quittaient massivement l'Irlande ? Dublin craint de voir partir les data centers de ces acteurs, devenus incontournables dans la vie économique du pays et installés là essentiellement pour des raisons fiscales. Cela ne signifie pas que la fiscalité irlandaise a perdu de ses attraits : la raison est à chercher du côté des réseaux électriques, qui ont de plus en plus de mal à absorber la consommation des centres de données. En 2023, ces derniers ont représenté 21 % de la demande électrique du pays, selon le Ireland's Central Statistics Office. La consommation des data centers pourrait quasiment tripler d'ici à 2030 en Europe. La situation préoccupe déjà certains Etats dont les réseaux électriques saturent. En France, RTE et EDF tentent de trouver les moyens d'accélérer la cadence.
Lire la suite dans l'article de Nicolas Rauline et Amélie Laurin

Environnement : faut-il moraliser l'usage du numérique ?
Tout ça pour ça ? La deuxième demande (12 % des requêtes) la plus formulée auprès de ChatGPT est d'entamer un dialogue sexuel avec cette IA. Peut-on légitimement, pour assouvir ses fantasmes, recourir à l'IA, alors que la maison Terre est en feu ? Janvier 2025 a marqué un record de chaleur mondiale, dépassant de 1,75 °C le niveau préindustriel. Or, chaque jeu coquin avec ChatGPT contribue à ce dérèglement climatique puisqu'il consomme environ 50 centilitres d'eau et de quoi alimenter en électricité une ampoule de 60 watts pendant cinq minutes. Les algorithmes d'IA tournent en effet sur des serveurs extrêmement énergivores, abrités dans des data centers dégageant de la chaleur et nécessitant donc d'être climatisés. L'impact environnemental et sociétal du numérique est bien sûr plus large.
Lire la suite dans l'article de Jacques Henno

Le cours du gaz à un sommet depuis deux ans en Europe
Après quatre semaines consécutives de hausse, le prix du gaz en Europe a atteint un plus haut depuis deux ans, à 58,6 euros le mégawattheure (MWh). Selon le contrat à terme du TTF néerlandais, principale référence européenne du gaz naturel, il a encore progressé de 4 % ce lundi, portant sa hausse depuis le début de l'année à 15 %. Sur un an, il a plus que doublé. Autre signe de surchauffe du marché, les opérateurs utilisent davantage de couvertures contre la hausse des prix, signe qu'ils anticipent de nouvelles tensions dans les prochaines semaines.
Lire la suite dans l'article de Caroline Mignon

Climat : l'accord de Paris de plus en plus fragilisé
Le Secrétaire exécutif des Nations Unies pour le climat, Simon Stiehl, a fait preuve de réalisme la semaine dernière. Les pays signataire de l'accord de Paris, qui vise à limiter le réchauffement de la planète à -1,5 °C d'ici la fin du siècle, avaient jusqu'à ce lundi 10 février, normalement, pour publier leurs « contributions nationales déterminées ». Ces documents détaillent la façon dont chaque pays compte participer aux efforts climatiques mondiaux. Or à cette date, seuls 7 pays, dont le Brésil, le Canada, la Nouvelle-Zélande, les Etats-Unis (avant l'arrivée de Trump), la Suisse, les Emirats arabes unis, l'Uruguay et tout récemment le Royaume-Uni, ce qui représentent 16 % des émissions mondiales - ont publié leurs contributions climat. L'ONU a donc fixé un nouveau délai, au mois de septembre 2025, soit deux mois seulement avant la COP 30 de Belem au Brésil, pour rendre sa copie.
Lire la suite dans l'article de Marie Bellan

Le marché noir du pétrole va continuer à prospérer
La contrebande de pétrole n’est pas une chose aisée, mais elle est si rentable que les obstacles ne font que la ralentir. Bien sûr, les autorités peuvent rendre le trafic de barils illicites un peu moins rentable financièrement, mais au bout du compte, le pétrole coulera.
Et il coule. La Russie, l’Iran et le Venezuela, les trois principaux pays producteurs de pétrole sous sanctions occidentales, pompent encore environ 16 millions de barils par jour de brut et d’autres liquides pétroliers. Supposons que le trio vend du pétrole avec une décote de 20 % par rapport aux prix du marché et faites le calcul : cela représente un joli milliard de dollars de pétrole par jour.
Lire la suite dans la chronique de Javier Blas

Pourquoi le stockage de gaz en Europe est devenu une source d'inquiétude
Les réserves européennes de gaz naturel sont surveillées de près depuis que l'invasion de l'Ukraine a déclenché une baisse spectaculaire de l'approvisionnement russe dans la région. Le réseau de sites de stockage de gaz de l’Union européenne est le deuxième plus grand au monde après celui des États-Unis et est devenu un tampon de plus en plus important contre les chocs d’approvisionnement et les pics de prix.
Lire la suite dans l'article d'Elena Mazneva

Les stocks de lithium chutent alors que le redémarrage de la raffinerie de CATL pèse sur les prix
Les actions des producteurs asiatiques de lithium ont chuté alors que le redémarrage d'une raffinerie chinoise gérée par Contemporary Amperex Technology Co. Ltd. et Jiangsu Lopal Tech Co. Ltd. risque de peser sur la reprise potentielle du prix du métal pour batterie. La reprise, qui intervient après une interruption de près de cinq mois, pourrait exercer une pression sur un marché déjà aux prises avec un excédent et des perspectives plus incertaines pour la demande de véhicules électriques. Les prix du lithium n'ont pas encore connu de rebond significatif depuis leur effondrement d'environ 90 % par rapport à un pic en 2022, malgré le fait qu'un grand nombre de producteurs du monde entier réduisent leurs dépenses ou retardent leurs expansions.
Lire la suite dans l'article d'Annie Lee

Une seule grande économie vise l'objectif de 1,5°C de l'Accord de Paris
Sept des dix plus grandes économies mondiales n'ont pas respecté lundi la date limite pour soumettre aux Nations Unies des plans actualisés de réduction des émissions - et une seule, le Royaume-Uni, a présenté une stratégie pour la prochaine décennie qui soit à la hauteur des attentes fixées dans le cadre de l'Accord de Paris. Tous les pays participant au processus de l'ONU devaient soumettre leurs plans nationaux sur le climat pour la prochaine décennie avant le 10 février, mais relativement peu d'entre eux l'ont fait à temps. Des dizaines d'autres pays devraient probablement présenter des plans actualisés dans les neuf prochains mois, avant le début du sommet annuel de l'ONU sur le climat, connu sous le nom de COP30 , au Brésil.
Lire la suite dans l'article de Olivia Rudgard , Akshat Rathi et Zahra Hirji

L’électricité solaire, source d’inégalités
Nous ne pourrons pas dire que nous l’avons acquise avant le rapprochement entre Elon Musk et Donald Trump. Elle est arrivée vendredi notre batterie destinée à stocker l’excédent d’électricité produit par nos panneaux solaires. Un Powerwall de Tesla et son application numérique, qui nous permet de voir en temps réel ce que notre installation produit, ce que notre maison familiale genevoise consomme, lorsque la batterie se recharge, quand elle est sollicitée et à quel point nous dépendons du réseau. Le dispositif doit à terme nous faire bénéficier d’une électricité plus propre et moins chère, même si nous resterons loin du « coût marginal zéro » cher à l’essayiste américain Jeremy Rifkin.
Lire la suite dans l'analyse de Richard Etienne

Les résidus de pesticides dans les aliments sont-ils sûrs ? Ce n'est pas vrai, dit une source
À quel point les résidus de pesticides sont-ils dangereux dans nos aliments ? Pas du tout, écrit le gouvernement fédéral sur son site Internet . Les produits phytosanitaires ne peuvent être approuvés que « si leur utilisation n’entraîne pas d’effets secondaires inacceptables sur l’homme, les animaux et l’environnement ». Et Scienceindustries, l'association de l'industrie chimique, assure dans une fiche d'information : « Les pesticides sont parmi les produits chimiques les mieux étudiés au monde. Cela est dû aux procédures de test strictes auxquelles ils doivent se soumettre pour être approuvés. » Mais les procédures de test ne semblent pas si strictes. Elles sont sans aucun doute complexes, coûteuses et nécessitent de nombreux tests sur les animaux. Pour chaque substance active, un fabricant paie environ dix millions de francs suisses pour des tests toxicologiques, comprenant des expériences sur environ 2000 animaux chacun.
Lire la suite dans l'article de Félix Straumann

Des actes plutôt que des paroles : ce que nous pouvons apprendre des castors
Cette histoire a quelque chose que l’on retrouve habituellement dans les films Disney. Dans de tels films, les animaux apparaissent au moment où le monde décrit s’approche d’un point de basculement et où les forces du mal pourraient gagner. Eh bien, notre monde n’a pas été inondé de beaucoup de bonnes nouvelles ces derniers temps, c’est quelque chose qu’il a en commun avec la fiction Disney. En République tchèque, ce qui se passe réellement dans les films Disney se produit : les gens discutent depuis des années de la renaturation. Les castors le font tout simplement – ​​et des choses incroyables se produisent.
Lire la suite dans l'article de Marco Maurer

Un réacteur nucléaire à l’arrêt après une erreur de manipulation
L’un des réacteurs de la plus vieille centrale nucléaire d’Europe s’est mis à l’arrêt lundi à Beznau, dans le canton d’Argovie, à la suite d’une erreur de manipulation lors d’un contrôle de routine, a indiqué le groupe gérant cette centrale, en assurant qu’il n’y avait jamais eu aucun danger. La mise à l’arrêt en urgence du réacteur 2 de la centrale a eu lieu à 13 h 05, a indiqué dans un communiqué le groupe Axpo, évoquant «une opération incorrecte» durant un contrôle habituel.
Lire la suite dans un article signé avec l'AFP

Quelles quantités d’eau sont prélevées et consommées par la population, les usines et l’agriculture en France ?
En France, il a plu 510 milliards de mètres cubes (m³) par an en moyenne entre 1990 et 2018, avec des variations annuelles comprises entre 400 milliards et 600 milliards de m³, selon les données de la Fédération professionnelle des entreprises de l’eau (FP2E). Un peu plus de 60 % de ce volume repart naturellement dans l’atmosphère en s’évaporant ; le reste se transforme en « pluies utiles », qui vont alimenter les cours d’eau, s’infiltrent dans les sols et alimentent les nappes phréatiques et les sols pour hydrater les végétaux. La « réserve en eau renouvelable » – ce qu’il reste après évapotranspiration et transferts entre pays – représente en moyenne 200 milliards de m³ par an (avec une tendance à la baisse). Les activités humaines nécessitent d’en prélever chaque année en moyenne environ 32 milliards de m³ depuis 2010 (hors barrages, qui comptent pour 650 milliards de m³), dont une grande partie est restituée aux milieux aquatiques. Le point sur les activités qui prélèvent et consomment le plus de cette ressource amenée à être de plus en plus rare.
Lire la suite dans le décryptage de Gary Dagorn et Léa Sanchez

Climat : en France et en Europe, la grande panne de l’électrification
« Après l’âge du charbon et l’âge du pétrole, le monde entre rapidement dans l’âge de l’électricité. » Fin 2024, à l’occasion de la publication, en octobre, de l’édition 2024 du World Energy Outlook, le directeur exécutif de l’Agence internationale de l’énergie (AIE), Fatih Birol, annonce le début d’une nouvelle ère dans laquelle le système énergétique mondial sera dominé par l’électricité. L’électrification est l’une des briques essentielles des scénarios de décarbonation : pour espérer atteindre la neutralité carbone en 2050, les experts tablent sur une forte hausse de la demande d’électricité, liée notamment à une transformation des usages. Préférer l’électricité aux énergies fossiles est considéré comme une étape indispensable pour atteindre les objectifs de décarbonation. Mais, pour l’instant, ce type de consommation n’augmente pas, ou à peine.
Lire la suite dans l'article de Perrine Mouterde

Equateur : Malgré un référendum contre, l’exploitation du pétrole se poursuit dans le parc national du Yasuni
Le parc national du Yasuni est une réserve à la biodiversité exceptionnelle qui s’étend sur 1 million d’hectares de forêt amazonienne, dans l’est de l’Equateur. Le 20 août 2023, les électeurs de ce petit pays sud-américain d’environ 18 millions d’habitants avaient décidé, à une majorité de 59 %, de mettre de fin à l’exploitation pétrolière dans cette région. Dix-huit mois plus tard, alors que les Equatoriens sont de nouveau appelés aux urnes pour se choisir un président et une assemblée nationale, le démantèlement des installations n’a guère commencé.
Lire la suite dans le reportage de Marie Delcas