L'actualité en bref

Climat : la France à la manoeuvre pour faire émerger un leadership Europe-Chine
A quelques mois de la COP30 prévue en novembre à Belém au Brésil, l'Union européenne (UE) peut-elle s'associer à la Chine pour assurer un nouveau « leadership climatique », et compenser ainsi le retrait américain ? La ministre de la Transition écologique française, Agnès Pannier-Runacher, tâte le terrain au cours d'une visite à Pékin, qui a débuté jeudi et se poursuivra ce vendredi. « L'idée est de voir comment on peut essayer de construire une nouvelle convergence entre l'Union européenne et la Chine sur le climat », explique-t-on au sein de son cabinet. « Le retrait des Etats-Unis de l'accord de Paris laisse deux grands acteurs clés, à qui il incombe de prendre le leadership climatique : l'Europe, naturellement, mais aussi la Chine. »
Lire la suite dans l'article d'Anne Feitz

Compagnie du Ponant : et la croisière vire au vert
Depuis l'élégante passerelle du Bougainville, navire armé par la Compagnie du Ponant, la vue est époustouflante. A quelques détails près. Il y a d'abord la Digue du large et ses cinq grues inertes, vestiges du passé industriel du port de Marseille ; puis la cité phocéenne elle-même dont la couleur change au gré des éclaircies ; enfin au large, la silhouette massive et pyramidale de trois gigantesques paquebots de croisière venant gâcher les reliefs de la Côte Bleue tout comme, depuis plusieurs années, l'humeur et la santé des Marseillais. Carburant à faible teneur en soufre, pots catalytiques, vitesse réduite… : la Compagnie du Ponant emploie les grands moyens pour rendre sa flotte plus vertueuse. Mais cette transition a un coût. Embarquement pour une croisière verte, à l'approche de la 3e conférence des Nations Unies, qui s'ouvre le 9 juin à Nice.
Lire la suite dans l'article de Pierre Fortin

Pollution automobile : les députés votent la suppression des ZFE
Le gouvernement n'a pas réussi à sauver les zones à faibles émissions (ZFE). Les députés ont confirmé en séance leur vote du 26 mars dernier en commission spéciale, consistant à supprimer purement et simplement ces zones de restriction aux véhicules les plus polluants, vivement décriées jusque dans les rangs du bloc central. Dans un hémicycle clairsemé, peu avant 23 heures, l'article de suppression déposé en commission par le RN et LR dans le cadre du projet de loi sur la simplification de la vie économique a été adopté, à 98 voix pour et 51 contre (sur 155 votants).
Lire la suite dans l'article d'Anne Feitz

En Indonésie, « le plus grand projet de déforestation au monde » menace les terres ancestrales de tribus papoues
L’Indonésie va-t-elle de nouveau sacrifier des forêts au nom du développement ? Des mégaprojets agricoles et énergétiques, censés garantir l’autosuffisance du pays, menacent de détruire les progrès récents en matière de lutte contre la déforestation et de protection de la biodiversité, alerte une coalition d’organisations indonésiennes et internationales. Dans la ligne de mire des défenseurs de l’environnement : le Merauke Food and Energy Estate (Domaine de développement agricole et énergétique de Merauke). Merauke est un district du sud de la Papouasie indonésienne (moitié occidentale de l’île de Nouvelle-Guinée) dont 51 % de la surface, c’est-à-dire 2,3 millions d’hectares, sont destinés à cultiver du riz et de la canne à sucre, cette dernière pour la production de biocarburant.
Lire la suite dans l'article de Brice Pedroletti

L’Union européenne pourrait atteindre ses objectifs de baisse des émissions de CO2 pour 2030
A l’heure où les Etats-Unis de Donald Trump sont une nouvelle fois sortis de l’accord de Paris, qui vise à limiter à moins de 2 ºC le réchauffement climatique, la détermination de l’Europe à poursuivre ses efforts est capitale pour la viabilité de l’action climatique mondiale. Jusqu’ici, malgré les tensions politiques et économiques à l’œuvre, le Vieux Continent a résisté. Mercredi 28 mai, la Commission a, en effet, annoncé que les Européens étaient en ordre de marche pour se rapprocher de l’objectif de réduction des émissions de CO₂ de 55 % qu’ils se sont fixé pour 2030 (par rapport à 1990). Après avoir évalué les plans nationaux énergie-climat que les Etats membres lui ont remis, Bruxelles a annoncé pouvoir tabler sur une baisse de 54 %.
Lire la suite dans l'article de Virginie Malingre

Climat : en Allemagne, la portée « historique » de la décision de la justice contre les énergéticiens en débat
Une entreprise particulièrement polluante peut-elle être tenue pour responsable du réchauffement climatique, et donc payer pour les conséquences de son activité ? C’est la question à laquelle ont répondu des juges allemands, mercredi 28 mai, ultime rebondissement d’une affaire ouverte il y a neuf ans, opposant un agriculteur péruvien au groupe énergétique allemand RWE, grand exploitant de centrales à charbon. Saul Luciano Lliuya exigeait de RWE, non actif au Pérou mais responsable d’immenses émissions de CO₂, qu’il paie pour protéger des inondations sa maison située près du lac glaciaire Palcacocha, dont le niveau augmente dangereusement depuis plusieurs années. La justice allemande a reconnu mercredi le principe d’une responsabilité mondiale des entreprises productrices d’électricité dans les dommages liés aux émissions de gaz à effet de serre, quel que soit l’endroit où ils se produisent. La décision pourrait cependant ne pas faire jurisprudence.
Lire la suite dans l'article de Cécile Boutelet

Le carburant d'aviation « vert » qui augmenterait les émissions de carbone
Le « Big, Beautiful Bill » (projet de loi ambitieux et ambitieux) défendu par les Républicains sous la présidence Trump annulerait la quasi-totalité des incitations aux énergies propres promulguées par les Démocrates sous la présidence Biden, réduisant ainsi le soutien fédéral à l'énergie solaire, éolienne, nucléaire, aux véhicules électriques et autres technologies respectueuses du climat. Il prévoirait toutefois une exception importante pour une forme d'énergie prétendument verte, qui ne l'est pas du tout : les carburants agricoles. L'aviation, qui a généré environ 2 % des émissions mondiales de gaz à effet de serre en 2024, est un secteur notoirement difficile à décarboner. L'industrie aéronautique américaine s'est engagée à utiliser des carburants d'aviation dits « durables » pour atteindre ses objectifs de neutralité carbone. Or, l'utilisation de cultures comme le maïs et le soja pour produire du carburant au lieu de produits alimentaires non seulement augmente les prix des denrées alimentaires et la faim dans le monde, mais incite également les agriculteurs du monde entier à abattre davantage de forêts et à labourer davantage de prairies pour créer de nouvelles terres agricoles et remplacer les pertes alimentaires. C'est pourquoi les biocarburants agricoles constituent un problème climatique, déguisé en solution pour les voitures, et ils poseraient le même problème pour les avions.
Lire la suite dans l'article de Michael Grunwald

Comment la vie marine apporte des avantages climatiques d'une valeur de plusieurs milliards de dollars
L’océan joue un rôle essentiel dans la régulation du climat, stockant environ 50 fois plus de dioxyde de carbone (CO₂) que l’atmosphère. Nos nouvelles recherches, publiées dans Nature Communications, suggèrent que la contribution de la biologie océanique à la régulation du climat est plus complexe qu’on ne le pensait auparavant. Pour explorer comment la biologie océanique façonne le climat passé, présent et futur, nous explorons un scénario extrême dans lequel toute vie marine a été anéantie. Nous constatons que, dans un climat préindustriel, les niveaux de CO₂ augmenteraient de 50 % sans vie marine, ce qui entraînerait un réchauffement climatique de 1,6 °C. Dans une étude distincte publiée dans Nature Climate Change , nous estimons que la biologie océanique séquestre l’équivalent de 10 milliards de tonnes de CO₂ chaque année.
Lire la suite dans l'article des professeurs Couespel, Berzaghi, Tjiputra, Sanders et Rusiecka

Les cinq vidéos les plus marquantes de l’éboulement à Blatten
Une gigantesque avalanche de glace, de boue et d’éboulis a enseveli une grande partie du village de Blatten, dans le Lötschental valaisan, après la grande débâcle du glacier du Birch ce mercredi après-midi. Les images de cet événement spectaculaire sont largement relayées sur les réseaux sociaux. Voici notre sélection.
Regarder la suite dans le choix de Myrtille Wendling

Un village dévasté, un pays à son chevet
Aujourd’hui, Blatten n’est plus. Du village qui domine le Lötschental, il ne reste que des vestiges et une poignée de maisons, épargnées par la nature. Mais ces bâtisses, vides, sont désormais orphelines. Blatten n’est plus une commune, c’est un chantier. Que les autorités locales, mais aussi fédérales, vont mener de front. «Il faut assurer un avenir au village», ont martelé les conseillers fédéraux Martin Pfister et Albert Rösti. Leur seule présence au chevet de la région, au soir de l’éboulement dévastateur, est un symbole fort. Il sèche les larmes des géologues, ingénieurs et politiciens abattus par l’émotion, à l’heure de se présenter face à la presse. La Confédération, comme le reste du pays, a les yeux rivés sur ce hameau meurtri. Et plus que des promesses, des moyens – financiers et humains – vont agir comme un onguent sur des plaies ouvertes.
Lire la suite dans l'édito de Dimitri Mathey

« Ce que vous perdez dans ce chaos, aucune assurance ne peut le remplacer. »
« Tournez à gauche vers le paradis ». Depuis mercredi, le panneau qui attire les visiteurs après avoir quitté le ferry à Goppenstein en direction du Lötschental a une connotation ironique et tragique. Au moins tout au fond du Lötschental, à Blatten, la situation semble désastreuse. Le paysage a été labouré et la plupart des quelque 400 bâtiments ont été détruits. Les habitants de Blattner ont perdu tous leurs biens. Les premiers dons ont été annoncés, provenant d'organisations humanitaires, de politiciens et de compagnies d'assurance. 400 000 francs de Caritas et de la Croix-Rouge, un million de francs du Parrainage suisse des communes de montagne. Il s'agit des premiers secours pour les choses les plus nécessaires sur place. La Chaîne du Bonheur a lancé un appel aux dons et peut apporter son aide à partir de son fonds permanent pour les catastrophes naturelles.
Lire la suite dans l'article de Moritz Marthaler

Téléscripteur en direct sur le glissement de terrain dans le Lötschental à suivre en cliquant sur ce lien

Cette aire d'autoroute oubliée a été engloutie par la nature
Ils se dressent au milieu de la forêt, entre les arbustes, les buissons et les arbres, et ils semblent tout à fait perdus là : trois tables massives en bois, chacune avec deux bancs, toutes pourries, en partie effondrées et toutes complètement envahies par la mousse et couvertes de feuilles. Les tables et les bancs sont solidement ancrés dans le sol de la forêt avec des piliers métalliques. Juste à côté, dans les buissons, il y a une base en béton avec un autre poteau en fer. Il semble qu'il ait servi de support pour une poubelle. L'aire de repos envahie par la végétation est située dans une forêt au nord de Hettlingen, près de Winterthur, loin de tout sentier de randonnée ou de tout chemin. Pour accéder aux tables et aux bancs, il faut traverser des buissons et des arbustes depuis une piste cyclable à proximité. Sur l'aire de repos elle-même, rien n'indique que quelqu'un s'y soit arrêté ces dernières années. Au lieu de cela, la nature a repris possession des lieux.
Lire la suite dans l'article de Martin Huber

Suite à un catastrophe, les chercheurs étudient le rôle du changement climatique – un jeu de détective avec des pièges
En septembre 2024, certaines parties de l’Autriche, de la République tchèque et de la Pologne se trouvaient sous plusieurs mètres d’eau. Pendant plusieurs jours, le système dépressionnaire « Boris » a vu ses nuages ​​de pluie tourbillonner au-dessus de la région. Les masses d’eau n’étaient pas encore épuisées que de nombreux médias établissaient déjà un lien avec le réchauffement climatique. À juste titre ? Le débat est compliqué. Le réchauffement climatique influence les phénomènes météorologiques extrêmes. Mais comment exactement ? Les scientifiques ont du mal à communiquer des résultats souvent incertains.
Lire la suite dans l'article de Sven Titz

Le méthane alimente le changement climatique. Et le problème serait bien plus grave qu’on ne le dit.
Le méthane réchauffe l’atmosphère plus que le dioxyde de carbone, mais il se désintègre également beaucoup plus rapidement. Bien que le méthane disparaisse de l’atmosphère après environ une décennie, sur une période de 20 ans, il réchauffe l’atmosphère environ 80 fois plus que le CO₂. Ce puissant gaz à effet de serre est responsable d’environ 30 % du réchauffement climatique depuis la révolution industrielle. Les entreprises promettent depuis des années de réduire les émissions de méthane. Cependant, de nouvelles données montrent que les émissions ne diminuent pas.
Lire la suite dans l'article de Kalina Oroshakoff

À Blatten, une humilité forcée face à la montagne
Plus suisse, tu meurs: la scène se déroule mercredi soir dans le petit village de Ferden, à l’entrée du Lötschental. Dans un café ni vraiment ouvert, ni vraiment fermé, et sur fond sonore de yodel, deux conseillers fédéraux et trois conseillers d’Etat partagent un frugal repas avec le propriétaire des lieux, des collaborateurs du Service valaisan des dangers naturels, et des membres de la protection civile qui ont travaillé toute la journée. L’ambiance est à la fois simple et triste. Personne n’a commis d’erreur. Et personne n’a pu éviter la catastrophe. Un douloureux sentiment d’impuissance flotte dans l’air.
Lire la suite dans l'édito de Xavier Lambiel

« Un avertissement à tous les pays alpins »: à l’étranger, Blatten est devenu le symbole du déclin des glaciers
« Le village de Blatten détruit par l’effondrement d’un glacier »; « Swiss Glacier Collapse Engulfs Alpine Village in Rock and Ice »; « Blatten sommersa da fango e ghiaccio »; « Schweizer Berg verschüttet weite Teile von Blatten »; « انهيار جليدي يدمر قرية «بلاتن» في سويسرا ». En français, en anglais, en italien, en allemand ou en arabe, l’effondrement du glacier du Birch mercredi à Blatten a été retransmis, analysé et commenté aux quatre coins du monde. Les images, spectaculaires, et le cri du cœur du maire du petit village, Matthias Bellwald, mercredi soir – «nous avons perdu notre village, mais pas le cœur» – suscitent stupéfaction et sympathie dans la presse, à l’heure où un sexagénaire est toujours porté disparu.
Lire la suite dans l'article de Lorène Mesot

Les cinq prochaines années connaîtront un réchauffement inédit, selon l’OMM
L’ONU évalue à 70% la probabilité d’une moyenne des températures des cinq prochaines années à plus de 1,5° en plus par rapport à la période préindustrielle. Celle d’une année la plus chaude au moins à une reprise d’ici 2029 atteint 80%, a-t-elle dit mercredi à Genève. Dans un rapport, l’Organisation météorologique mondiale (OMM) alerte sur le fait que la probabilité moyenne sur les cinq prochaines années d’un dépassement des objectifs internationaux est largement supérieure par rapport à celle de 2024 à 2028. La part n’atteignait alors que 47%, alors qu’elle était à peine au-delà de 30% pour celle de 2023 à 2027.
Lire la suite dans cet article du Temps signé avec l'ATS

Le jeu des accusations de panne d'électricité en Espagne s'intensifie alors qu'Iberdrola pointe du doigt le réseau
L'opérateur du réseau électrique espagnol et le plus grand service public du pays ont fait l'objet de critiques publiques concernant leur rôle lors de la plus grande panne d'électricité jamais enregistrée dans le pays. « Nous avons été pointés du doigt dès le premier instant », a déclaré Mario Ruiz-Tagle , directeur de l'unité espagnole d' Iberdrola , lors d'un événement à Madrid, lorsqu'on lui a demandé si les producteurs d'électricité étaient responsables de la panne du 28 avril. Il a ajouté que Red Electrica avait enregistré des surtensions dans les jours précédant la catastrophe et que la gestion de la stabilité du réseau était de la responsabilité du gestionnaire de réseau.
Lire la suite dans l'article de Thomas Gualtieri

Un fournisseur d'électricité saoudien envisage des projets d'énergie renouvelable pour 10 milliards en Malaisie
La société saoudienne Acwa Power Co. a signé des accords non contraignants avec des entreprises malaisiennes, notamment pour explorer le développement d'environ 13 gigawatts de capacité de production d'électricité, totalisant 10 milliards de dollars d'investissements d'ici 2040. Les collaborations d'Acwa porteront notamment sur les énergies renouvelables, l'hydrogène vert et les solutions d'eau avancées, a-t-elle indiqué dans un communiqué . Acwa, l'une des plus grandes entreprises privées de dessalement d'eau au monde, a signé jeudi l'accord avec l'Autorité malaisienne de développement des investissements.
Lire la suite dans l'article de Sing Yee Ong

Énergie solaire en Allemagne : production, activité et perspectives
Loin d'être un pays baigné de soleil, l'Allemagne possède l'une des plus importantes productions d'énergie solaire au monde. Le pays a lancé le lancement à grande échelle de cette technologie en instaurant des tarifs de rachat garantis en 2000, propulsant ses entreprises au premier rang mondial. Mais rapidement, des concurrents asiatiques moins chers et la réduction des subventions ont contraint la plupart d'entre elles à la faillite. Récemment, les installations solaires ont connu un regain d'activité en Allemagne, grâce aux ambitieux objectifs du pays en matière d'énergies renouvelables et à la baisse des prix des panneaux. 
Lire la suite dans le décryptage de Benjamin Wehrmann

Le marché allemand de l'hydrogène est en proie à des incertitudes
Le retard dans le développement des électrolyseurs pour la production d'hydrogène vert, ainsi que les grandes incertitudes concernant le prix du carburant à l'avenir, la réglementation et les infrastructures disponibles représentent un « obstacle important à l'investissement » pour les projets d'hydrogène, a déclaré l'Energy Transition Progress Monitor 2025 du cabinet de conseil EY et de l'association de l'industrie énergétique BDEW. Cependant, l'amélioration de la coopération franco-allemande dans le domaine de l'énergie pourrait être l'occasion de construire une alliance européenne pour l'hydrogène, estiment les groupes industriels.
Lire la suite dans l'article de Julian Wettengel