L'actualité en bref

Villes flottantes, gouvernements autonomes : coloniser les océans, un rêve libertarien bientôt réalité ?
Cent vingt jours d’affilée sous l’eau, dans une capsule. C’est le record du monde de longévité sous-marine qu’a battu Rüdiger Koch le 24 janvier dernier. L’ingénieur allemand sera peut-être le premier d’une longue lignée à passer autant de temps dans les profondeurs. Son «expédition» au large des côtes du Panama a été largement relayée par le Seasteading Institute – une organisation qui promeut «la création de villes océaniques flottantes en tant que solution révolutionnaire à certains problèmes parmi les plus pressants du monde». Alors que se tient la Conférence des Nations unies sur les océans, nombre de riches libertariens fantasment sur l’idée de mettre à flot des villes nouvelles. En face, des voix critiquent cette volonté de coloniser les eaux. De quoi augurer une nécessaire régulation.
Lire la suite dans l'article de Romuald Gadegbeku

Blatten et le climat : en faire trop ou pas assez ?
Travailler pour un média de service public suppose de s’exposer à la critique. C’est vrai quand on tient l’antenne, plus vrai encore quand les sujets sont sensibles, et triplement vrai à l’heure du débat qui s’ouvre, sur ce que nous coûtons et le montant de la facture. Blatten fut, et reste l’occasion d’en faire à nouveau l’expérience. Avec deux griefs parfaitement symétriques, formulés sur les tons les plus variés et les modes les plus fleuris. A ma droite, une exaspération de la ritournelle climatique, perçue comme permanente, transversale, lancinante et obsessionnelle dans les rédactions; à ma gauche, le désespoir anxieux de ne pas nous entendre marteler plus sérieusement, plus vocalement, plus urgemment et si possible en degrés Celsius les causes profondes de la catastrophe.
Lire la suite dans l'opinion d'Alexis Favre, producteur d'«Infrarouge» (RTS)

Transformer notre économie autour de la nature
Alors que Nice vient d’accueillir la Conférence des Nations unies sur l’océan (UNOC 2025), une évidence s’impose: transformer notre économie en investissant dans la nature constitue l’une des voies à suivre pour s’attaquer aux causes profondes de la crise du climat et de la biodiversité. Le secteur financier, en particulier, joue un rôle clé, notamment en se dotant de Chief Nature Officers (CNO) capables de repenser la finance mondiale autour des limites planétaires, de mobiliser des capitaux vers des solutions fondées sur la nature et de contribuer à transformer notre modèle économique défaillant. Car l’économie de demain ne pourra prospérer que si elle le fait en harmonie avec la nature.
Lire la suite dans la chronique de Marc Palahí, chief nature officer chez Lombard Odier IM

La Suisse compte sur les réductions d'émissions à l'étranger pour atteindre ses objectifs. L'UE pourrait bientôt suivre
La Suisse s'appuie depuis des années sur des projets climatiques à l'étranger pour compenser ses propres émissions. Bruxelles envisage désormais d'utiliser des certificats d'émission internationaux pour atteindre les objectifs climatiques de l'UE pour 2040, mais se heurte à la résistance des gouvernements. Un compromis sur l'utilisation de certificats d'émission internationaux vise désormais à remédier à la situation. Mais chercheurs et militants tirent la sonnette d'alarme. Alors que la Suisse est régulièrement critiquée pour cela, c'est désormais au tour de l'UE.
Lire la suite dans l'article de Kalina Oroschakoff

Les incendies de forêt au Canada le montrent : les particules de saleté peuvent voyager loin
Cette semaine, le soleil sur la Suisse semblait briller à travers du verre dépoli. Pour une fois, la cause n'était pas la poussière saharienne, mais un autre phénomène. Comme tout le long du lac d'Annecy, plongé dans une brume épaisse, la fumée des incendies de forêt au Canada a atteint la France le 11 juin 2025 ainsi que la Suisse. Les volcans et l'industrie sont également des sources de particules nocives pour l'environnement qui nous parviennent de loin. Plusieurs facteurs doivent être réunis pour que ces particules soient transportées sur de longues distances.
Lire la suite dans l'article de Sven Titz

L'armée a compris les avantages stratégiques des technologies à faible émission de carbone
Le réarmement de l'Europe s'annonce comme l'un des domaines politiques les plus dynamiques de l'UE dans un avenir proche. Des centaines de milliards d'euros seront investis entre le Portugal et la Finlande dans les années à venir pour renforcer les armées nationales et mieux protéger l'approvisionnement et les infrastructures énergétiques. Les conséquences sur le climat et l'énergie vont de la hausse potentielle des émissions à l'accélération des avancées technologiques en matière de transition énergétique. Clean Energy Wire s'est entretenu avec Ole Adolphsen, chercheur en sécurité et politique climatique de l'Institut allemand pour les affaires de sécurité internationale (SWP), afin de déterminer si l'Europe doit se préparer à une augmentation des émissions due à l'armée, la probabilité de voir des chars électriques sur le champ de bataille et l'évolution des relations entre les mouvements écologistes et pacifistes.
Lire la suite dans cette interview menée par Benjamin Wehrmann

Selon un rapport du gouvernement, seulement un arbre sur cinq dans les forêts allemandes est en bonne santé
La majorité des arbres des forêts allemandes présentent un éclaircissement de la cime qui suggère une mauvaise santé. Seuls 21 % des arbres examinés ne sont pas affectés, selon une enquête du ministère de l'Agriculture ( BMLEH ). Environ 43 % des arbres de l'enquête présentent un léger éclaircissement et 36 % un éclaircissement « significatif ».
Lire la suite dans l'article de Jack McGovan

L'ambiance dans l'industrie éolienne allemande s'assombrit alors que les États-Unis misent sur les combustibles fossiles
Le climat des affaires dans le secteur éolien allemand est tombé à son plus bas niveau depuis quatre ans, rapporte le quotidien économique Handelsblatt. La principale raison de ce changement d'humeur – révélé par une enquête du cabinet d'études de marché Trendresearch et le salon WindEnergy de Hambourg – est probablement l'annonce du président américain Donald Trump de son intention de recourir davantage aux énergies fossiles, a déclaré Dirk Briese, PDG de Trendresearch. Le climat s'est également dégradé sur les autres marchés mondiaux, la plus forte baisse ayant eu lieu en Amérique du Nord.
Lire la suite dans l'article de Jack McGovan

Les « paiements de capacité » de la Chine ont augmenté les revenus des centrales à charbon jusqu'à 8 %
Début 2024, la Chine a introduit un nouveau système de « paiements de capacité » conçu pour aider les centrales électriques au charbon à jouer un rôle de soutien, aux côtés des sources à faibles émissions de carbone. En théorie, ces paiements devraient permettre aux centrales à charbon de fonctionner moins fréquemment et de s’éteindre à moins que la production des énergies renouvelables et du nucléaire ne soit insuffisante. Cependant, une nouvelle analyse du Global Energy Monitor (GEM) révèle que, malgré l'acheminement de 107 milliards de yuans (14,9 milliards de dollars) vers les propriétaires de centrales à charbon chinoises au cours de sa première année, il n'existe aucune preuve claire que le programme ait réduit le nombre d'heures pendant lesquelles les centrales à charbon fonctionnent.
Lire la suite dans l'article de Mingxin Zhang

L'essor, le déclin et l'essor de l'énergie nucléaire au Royaume-Uni sur huit décennies
La chancelière britannique Rachel Reeves a donné cette semaine son feu vert à la nouvelle centrale nucléaire de Sizewell C dans le Suffolk, ainsi qu'au financement de « petits réacteurs modulaires » (SMR) et de la fusion nucléaire. Le Royaume-Uni a été un pionnier dans le domaine de l'énergie nucléaire civile – en ouvrant le premier réacteur commercial au monde à Calder Hall, dans le Cumbria, en 1956 – ce qui a finalement contribué à éliminer la production d'énergie au charbon. Une nouvelle analyse graphique montre la contribution de chacune des centrales nucléaires du Royaume-Uni à la capacité globale du pays, en fonction de la date de démarrage et d'arrêt de leur activité.
Lire la suite dans l'article de Simon Evans et Ho Woo Nam

UNOC : loin de Donald Trump, les dirigeants de la planète font avancer plusieurs dossiers cruciaux sur l’océan
Le son des cornes de brume et un simple dossier pour clore cinq jours de discussions entre 175 Etats. Vendredi 13 juin, dans le vieux port de Nice, les bateaux ont mugi au moment où Olivier Poivre d’Arvor, l’ambassadeur pour les pôles et les océans, a présenté l’un des documents finaux de la troisième Conférence des Nations unies sur l’océan (UNOC), sobrement intitulé les « Engagements de Nice pour l’océan ». Au cœur d’une année dominée par les ambitions prédatrices de Donald Trump, il est associé à une déclaration dans laquelle les Etats « réaffirment » un « engagement ferme en faveur de la conservation et de l’utilisation durable » de l’océan – menacé « par le changement climatique, la perte de biodiversité et la pollution ».
Lire la suite dans l'article de Léa Sanchez et Matthieu Goar

« L’océan reste le grand absent des stratégies d’entreprise alors que 40 % des emplois dépendent des milieux marins »
lors que se termine, à Nice, la Conférence des Nations unies sur l’océan, le constat de la dégradation des écosystèmes marins fait désormais consensus : acidification, pollution plastique, réchauffement, surpêche… L’océan et sa biodiversité, longtemps vus comme des ressources inépuisables, sont mis à rude épreuve par les activités humaines. Mais, si ce sujet s’impose peu à peu dans les débats internationaux, il reste un angle mort pour les entreprises – qui le perçoivent encore trop souvent comme secondaire, ou réservé à quelques secteurs.
Lire la suite dans la tribune d'Arnaud Florentin, directeur associé et Elisabeth Laville, fondatrice d'Utopies

Au cœur de l’Arctique, l’« arche de Noé du végétal » accueille de nouvelles semences
Le triangle de béton se détache sur le manteau de neige. Le silence de la montagne n’est perturbé que par le ballet des touristes sortant quelques minutes de leur car ou de leur taxi pour photographier la mystérieuse structure. Le petit bâtiment, de la largeur de la porte blindée, n’est pas une œuvre d’art brutaliste ni le décor d’un film hollywoodien. Il s’agit de l’entrée du coffre-fort mondial des semences agricoles – le Svalbard Global Seed Vault, en anglais – construit dans l’archipel arctique norvégien, à 1 300 kilomètres du pôle Nord. Une « arche de Noé du végétal », comme il est souvent surnommé, conservant des millions de graines en cas de catastrophe.
Lire la suite dans le reportage d'Audrey Garric

Climat : à Bonn, les pays relancent les négociations dans un « nouvel ordre mondial »
Les Brésiliens l’appellent le « ​​mutirão », soit une mobilisation collective en vue d’atteindre un objectif. Le but que vise la présidence de la 30^e Conférence des parties sur le climat (COP30), qui se tiendra à Belem (Brésil) en novembre, est l’un des plus complexes du moment : accélérer la lutte contre le changement climatique et renforcer le multilatéralisme. C’est avec ce mot d’ordre que s’ouvrent les négociations climatiques intermédiaires de Bonn (Allemagne) du 16 au 26 juin, qui préparent la COP30. Une gageure alors que ces pourparlers internationaux, les premiers organisés depuis le retrait des Etats-Unis de l’accord de Paris sur le climat, se tiennent dans un monde plus que jamais fragmenté, bousculé par les multiples crises et guerres. « Un nouvel ordre mondial en matière de climat », résume Li Shuo, directeur pour la politique climatique chinoise à l’Asia Society Policy Institute.
Lire la suite dans l'article d'Audrey Garric

« On a connu des jours meilleurs » : chahutée, l'industrie du verre se décarbone à pas comptés
Des produits d'emballages alimentaires ou de flaconnage aux vitrages, des arts de la table à la laine ou à la fibre de verre, le verre est partout. Autant de verres différents et autant de secteurs différents. Mais les crises les impactent tous. Entre les taux d'intérêt, la guerre en Ukraine, les stocks qui s'entassent ou la chute de consommation, la filière encaisse les chocs depuis la crise du Covid, à l'image de Duralex, sauvé in extremis de la liquidation judiciaire. Face à ces multiples crises, les verriers, très diversifiés, tentent d'avancer sur le terrain la décarbonation. Six milliards d'euros seront nécessaires d'ici à 2050 pour passer des fours à gaz à des fours électriques ou hybrides.
Lire la suite dans l'article de Philippe Legueltel

« L'océan absorbe environ un quart de nos émissions de CO₂, mais cette capacité de régulation est menacée »
Océanographe et directrice de recherche au CNRS, Marina Lévy est spécialiste des interactions entre l'océan, le climat et la biodiversité marine. Elle est co-auteure du livre « L'océan en 30 questions », où elle rend accessibles les grands enjeux liés à ces écosystèmes. Entretien.
Lire la suite dans cette interview menée par Jeanne Bigot

CS3D : « Une Europe qui change de texte comme de cap devient illisible et vulnérable »
Le revirement de certains dirigeants européens à l'égard de la directive CS3D, pourtant défendue avec force deux ans plus tôt, ne trahit pas seulement la faiblesse du texte. Il trahit la faiblesse de l'Europe. Il révèle notre incapacité collective à écrire et maintenir une trajectoire politique cohérente dans la durée, qui permettrait à l'ensemble des acteurs économiques de se projeter. Et c'est peut-être cela, finalement, qui doit nous inquiéter. Le revirement de certains dirigeants européens à l'égard de la directive CS3D, pourtant défendue avec force deux ans plus tôt, ne trahit pas seulement la faiblesse du texte. Il trahit la faiblesse de l'Europe. Il révèle notre incapacité collective à écrire et maintenir une trajectoire politique cohérente dans la durée, qui permettrait à l'ensemble des acteurs économiques de se projeter. Et c'est peut-être cela, finalement, qui doit nous inquiéter.
Lire la suite dans la tribune de Philippe Zaouati, PDG de Mirova

Les fonds climatiques ouvrent la voie à une industrie propre malgré la résistance verte de Trump
Dans le cadre d'une nouvelle initiative présentée comme la plus importante du genre, sept pays, dont la Namibie, l'Égypte et l'Ouzbékistan, pourront accéder à un financement d'une coalition de banques et de fonds de développement pour lutter spécifiquement contre les émissions de gaz à effet de serre provenant de l'industrie lourde. Le Fonds d'investissement climatique, doté de 12,5 milliards de dollars, dirigera le programme en offrant des prêts concessionnels pouvant atteindre 250 millions de dollars chacun aux pays dans le but d'attirer des fonds supplémentaires auprès des banques multilatérales de développement, du secteur privé et d'autres investisseurs.
Lire la suite dans l'article d'Attracta Mooney

Carburant et fureur : l'énergie devient un champ de bataille au Moyen-Orient
De la fumée s'est élevée dimanche au-dessus des réservoirs de carburant à Téhéran et des usines à gaz sur la côte sud de l'Iran, alors que l'énergie est devenue la dernière ligne de front de son conflit avec Israël. Le secteur énergétique iranien, en difficulté, privé d'investissements étrangers pendant des années en raison des sanctions, était une vulnérabilité évidente avant le déclenchement de la guerre. Bien que le pays possède des réserves de pétrole et de gaz parmi les plus importantes au monde, il a subi des coupures d'électricité périodiques, des pénuries de carburant et des interruptions de ses exportations de gaz.
Lire la suite dans l'article de Malcolm Moore, Andrew England, John Paul Rathbone et James Shotter

Ce que l’histoire nous apprend sur l’impact d’une hausse des prix du pétrole
Les inquiétudes liées aux risques géopolitiques ont régulièrement figuré en tête des sondages d'opinion auprès des investisseurs au cours de l'année écoulée. Ces derniers mois, le « risque géopolitique » a souvent été un euphémisme poli pour désigner les politiques tarifaires américaines imprévisibles, privilégié par les institutions américaines soucieuses de ne pas trop irriter la Maison Blanche. Mais aujourd'hui, le risque géopolitique qui se matérialise est un risque plus traditionnel : la menace d'un conflit prolongé au Moyen-Orient mettant en péril les approvisionnements mondiaux en pétrole.
Lire la suite dans l'opinion de Duncan Weldon, l'auteur de « Sang et trésor, l'économie du conflit des Vikings à l'Ukraine »

Les emprunteurs américains optent pour le « green-hushing » des ventes d'obligations sous Trump
Selon les données de la Climate Bonds Initiative, un total de 24,4 milliards de dollars d' obligations vertes ont été émises aux États-Unis cette année jusqu'à fin mai, contre 43,3 milliards de dollars à la même période l'année dernière et le total le plus bas depuis 2021. Les ventes d'obligations vertes aux États-Unis ont ainsi chuté depuis que Donald Trump a remporté un second mandat à la présidence, les entreprises cherchant à éviter une attention indésirable en se retirant ou en minimisant leurs activités environnementales.
Lire la suite dans l'article de Will Schmitt

La Grande-Bretagne apprend une vieille leçon sur l'énergie nucléaire
Si vous avez déjà eu le plaisir d'assembler des meubles Ikea, vous avez appris quelque chose sur les grands projets d'infrastructure. La première bibliothèque Billy est un cauchemar de vis maladroites et d'instructions déroutantes. La deuxième est un peu plus facile. La troisième est un jeu d'enfant. C'est effectivement ce qui se passe avec les centrales nucléaires. Mais il a fallu environ 70 ans au Royaume-Uni pour en tirer les leçons.
Lire la suite dans l'opinion de Lara Williams

Alors que les entreprises abandonnent leurs engagements climatiques, y a-t-il un côté positif ?
Peter Ford a vu de près les promesses – et les pièges – des engagements climatiques des entreprises. Ce Britannique de 40 ans a récemment passé cinq ans chez Hennes & Mauritz AB à tenter de réduire les émissions de la vaste chaîne d'approvisionnement du géant suédois de la mode, des ateliers de couture cambodgiens aux teintureries vietnamiennes. Il a rencontré des centaines de fournisseurs, milité pour des améliorations de l'efficacité énergétique et préconisé l'élimination des chaudières à charbon. Il faut reconnaître que H&M a investi environ 200 millions de dollars par an dans ces efforts et a récemment annoncé une réduction de 24 % des émissions de sa chaîne d'approvisionnement.
Lire la suite dans l'article de Ben Elgin