« Gourmands en ressources, ces centres de données présentent une empreinte environnementale qui constitue un enjeu de durabilité crucial, tant pour les entreprises que pour les acteurs de la finance durable », rappelle Luc Olivier, analyste financier (CFA) et gérant à La Financière de l’Échiquier.
Un consortium mené par la société GRZ Technologies, l’Office fédéral de l’énergie (OFEN) et la Fondation The Ark, a développé un compresseur d’hydrogène utilisant la chaleur au lieu de l’électricité. Une technologie prometteuse mais au potentiel concret limité.
Fin novembre, une expertise mandatée par la Fondation Énergie affirme que la centrale nucléaire de Gösgen serait affectée par une faille sécuritaire depuis sa mise en service, en 1979. Le point avec le professeur Andreas Pautz et le chercheur Mathieu Hursin, deux spécialiste actifs au LRS de l’EPFL.
Les data centers, un maillon de la transition énergétique ?
« Gourmands en ressources, ces centres de données présentent une empreinte environnementale qui constitue un enjeu de durabilité crucial, tant pour les entreprises que pour les acteurs de la finance durable », rappelle Luc Olivier, analyste financier (CFA) et gérant à La Financière de l’Échiquier.
1 million de mètres carrés : c’est la superficie du plus grand data center du monde, situé aux États-Unis, pays qui compte le plus grand nombre de centres de données au niveau mondial. Une multitude d’allées de serveurs, reliées à des processeurs et des disques durs fonctionnant en continu... telle est le cœur de ces nouveaux espaces.
Or noir du XXIᵉ siècle, la donnée est omniprésente, et la révolution de l’IA ne fait qu’accroître le besoin en puissance de calcul. Cette explosion de la demande nécessite des installations toujours plus performantes et toujours plus nombreuses. La demande en data centers devrait ainsi croître de 20 % par an d’ici 2030, selon le cabinet McKinsey & Company, cité par « Novethic » en 2025.
Gourmands en ressources, ces centres de données présentent une empreinte environnementale qui constitue un enjeu de durabilité crucial, tant pour les entreprises que pour les acteurs de la finance durable.
Des espaces de plus en plus énergivores
Indispensables à l’essor technologique, les data centers consomment aujourd’hui, selon l’Agence internationale de l'énergie, plus de 2 % de l’électricité mondiale, soit autant que le transport aérien. Nous sommes face à une équation paradoxale : alors que l’IA — et plus généralement la production de données — connaît une ascension aussi fulgurante qu’inéluctable, des data centers toujours plus performants deviennent indispensables.
Alors que le refroidissement par air, solution historique, n’est plus suffisamment performant, le « liquid cooling » — le refroidissement liquide — se distingue.
Cette explosion de la demande est extrêmement énergivore. Les serveurs sont alimentés par des réseaux électriques très puissants, et leur refroidissement permanent — impératif pour éviter toute surchauffe — consomme des ressources. Près de 40 % de la consommation électrique d’un centre de données est dédiée au refroidissement des serveurs, selon Alfa Laval, spécialiste de l’échange thermique. Drainer des capitaux et accompagner les entreprises dans la prise en compte de ces enjeux liés à la transition énergétique devient déterminant.
Des solutions innovantes
Plusieurs techniques existent pour améliorer l’efficacité énergétique de ces infrastructures. Alors que le refroidissement par air, solution historique, n’est plus suffisamment performant, le « liquid cooling » — le refroidissement liquide — se distingue. Composée majoritairement d’eau, cette solution représente toutefois un enjeu majeur en matière de transition énergétique et d’accès à la ressource. Les chiffres parlent d’eux-mêmes : en 2023, Google a utilisé près de 28 milliards de litres d’eau pour refroidir ses data centers.
Soutenues par des investisseurs conscients de ces enjeux, plusieurs entreprises se sont emparées du sujet, à l’image de Munters, spécialiste du refroidissement des centres de données. Le groupe suédois — dont le département dédié aux data centers représentait 28 % du chiffre d’affaires en 2024 — a développé une unité de refroidissement liquide à grande échelle.
Ce module contrôle avec précision le débit et la température du liquide. Celui-ci est envoyé vers les structures entourant les serveurs, puis redirigé vers un système central pour être refroidi avant de réintégrer le circuit. Les systèmes de Munters, utilisant l’air ambiant comme source de refroidissement, permettent ainsi une réduction de la consommation d’eau et d’énergie allant jusqu’à 70 % par rapport à un système traditionnel.
Autre exemple : Siemens, qui a également développé une technologie de pointe. Son système « Demand Flow » optimise efficacement les installations de refroidissement fonctionnant avec de l’eau glacée. Grâce à une automatisation avancée et à des outils d’analyse intégrés, cette innovation vise à prolonger la durée de vie des équipements tout en réduisant sensiblement la consommation énergétique.
Au Danemark, la chaleur produite par le centre de données de Facebook couvre ainsi les besoins de plus de 6 000 foyers.
Une adaptation incontournable
Ces solutions innovantes, développées par des entreprises pionnières, sont indispensables à la transition énergétique. L’adaptation des data centers est décisive. Limiter leur impact environnemental en recourant aux énergies renouvelables et en valorisant l’énergie qu’ils produisent constitue une première étape : d'autres innovations émergent.
L’une d’elles consiste à utiliser la chaleur générée par ces infrastructures pour l’injecter dans les réseaux urbains. Au Danemark, la chaleur produite par le centre de données de Facebook couvre ainsi les besoins de plus de 6 000 foyers. À Londres, un data center de IBM permet de chauffer une piscine universitaire, réduisant sa consommation énergétique d’environ 10 %.
Si les défis demeurent nombreux, soutenir ces avancées technologiques représente une opportunité unique de conjuguer performance financière et impact environnemental. Pour les investisseurs engagés, il est crucial d’agir aux côtés des entreprises, en associant financement et engagement actionnarial. Accompagner l’ensemble des acteurs de la transition énergétique représente un enjeu capital pour la préservation des écosystèmes.
Un consortium mené par la société GRZ Technologies, l’Office fédéral de l’énergie (OFEN) et la Fondation The Ark, a développé un compresseur d’hydrogène utilisant la chaleur au lieu de l’électricité. Une technologie prometteuse mais au potentiel concret limité.
Fin novembre, une expertise mandatée par la Fondation Énergie affirme que la centrale nucléaire de Gösgen serait affectée par une faille sécuritaire depuis sa mise en service, en 1979. Le point avec le professeur Andreas Pautz et le chercheur Mathieu Hursin, deux spécialiste actifs au LRS de l’EPFL.
« En 2025, l’ensemble des batteries présentées au SNEC Storage à Shanghai étaient en LFP, signe que cette chimie s’est imposée comme la nouvelle norme », raconte Lionel Perret, responsable secteur énergies renouvelables chez Planair.