L'actualité en bref

Au coeur de Gösgen, la centrale nucléaire à l'arrêt
Cela faisait une décennie qu’aucun photographe n’était venu ici. Dans cette fabuleuse arène ronde. Un diamètre de 114 mètres, des parois circulaires qui montent en se resserrant avant de s’écarter au sommet, à 150 mètres du sol. En temps normal, on peut pénétrer dans ce lieu, mais pas longtemps car l’humidité y est comparable à celle d’un hammam et on ne voit rien. Tout est voilé par de la vapeur d’eau, ce nuage typique des centrales nucléaires dotées d’une tour de refroidissement et qu’on distingue des kilomètres à la ronde. Mais, aujourd’hui, Gösgen est à l’arrêt et tous les détails de l’intérieur de la tour sont visibles. Son mur rond majestueux. Sa couleur or et bronze est due à des algues qui ont séché, et qui tombent lentement mais sûrement. Rien d’autre ne bouge. Il n’y a de bruit que celui de l’écho de nos voix qui tourbillonne. En haut, un jeu de lumière avec le soleil forme un second cercle à côté du toit ouvert.
Lire la suite dans le reportage de Richard Etienne

« On peut douter de la réelle volonté populaire de remettre le sujet du nucléaire sur la table »
Premier vert en Suisse à siéger au Conseil des Etats à Berne, l’avocat et ancien conseiller d’Etat genevois Robert Cramer est un antinucléaire de la première heure. En 1972, à 18 ans, il faisait signer des pétitions contre le projet de centrale dans son canton, à Verbois, le long du Rhône. Retraité de la politique, il demeure un observateur privilégié de la politique énergétique. Plus que le retour du débat autour de l’atome, il dénonce les freins au développement des énergies renouvelables.
Lire la suite dans l'interview menée par Yan Pauchard

Matériaux de construction biosourcés ou géosourcés: plus qu’une fausse bonne idée
«Le bois et les matériaux biosourcés ne relèvent pas d’un effet de mode, mais d’une évolution réelle des pratiques», affirme d’emblée Didier Jordan, associé et directeur R&D d’Atelier Nova SA, bureau d’architecture à Lausanne et Genève. Dans ses projets, il privilégie le bois pour les structures, les isolants organiques – ouate de cellulose, fibres végétales ou herbes de fauche – et parfois la terre crue pour réguler l’humidité. Bois, chanvre, pisé ou paille ne sont pas de simples lubies écologiques. Ces matériaux affichent de réels atouts en matière de confort et d’empreinte carbone, mais leur diffusion reste freinée.
Lire la suite dans l'article de Grégory Tesnier

« Sur le climat, la seule chose utile, c'est s'adresser à la société civile, pas aux politiques »
Intervenant lors d'un sommet sur l'écologie et l'économie à l'EPFL, Jean-Marc Jancovici était l'invité de La Matinale mercredi. Interrogé sur la situation d'instabilité politique dans son pays, l'ingénieur et vulgarisateur français en a profité pour exposer les raisons qui le poussent à s'adresser en priorité à la société civile, soit les mondes économique, syndical, associatif ou encore académique. Et non au monde politique, qu'il juge trop instable et opportuniste. « Dans le domaine des politiques environnementales, on est sur du long terme, des évolutions qui prennent place sur une à trois générations. Avec un chef qui change tous les quatre matins, c'est extrêmement difficile », lance-t-il. « Donc la seule manière de faire quelque chose d'utile, c'est d'essayer d'ancrer dans la société civile des points de consensus suffisamment forts pour que ça s'impose à la classe politique. »
Ecouter la suite dans l'interview menée par Delphine Gendre

L'attaque de Trump contre l'énergie verte pourrait réduire de moitié le rythme de décarbonisation des États-Unis
Le démantèlement des règles climatiques, les incitations aux énergies propres et la promotion des combustibles fossiles par Donald Trump pourraient réduire le rythme de décarbonisation des États-Unis de plus de moitié au cours des 15 prochaines années, selon une nouvelle analyse. Rhodium Group, un fournisseur de recherche indépendant, a constaté que la vitesse de réduction des émissions annuelles moyennes pourrait diminuer de seulement 0,4 % d’ici la fin de 2040, contre 1,1 % de 2005 à la fin de 2024. Les émissions de gaz à effet de serre des États-Unis pourraient même recommencer à augmenter à la fin des années 2030 si les politiques encourageant le passage aux énergies renouvelables ne sont pas rétablies, selon le rapport.
Lire la suite dans l'article de Jamie Smyth, Eva Xiao et Attracta Mooney

Quelle est la prochaine étape pour Ørsted en difficulté ?
Le président de l'Association des actionnaires danois a posé plusieurs questions à la direction d'Ørsted alors que les investisseurs se sont réunis à Copenhague vendredi pour voter sur les projets de la société éolienne offshore en difficulté de les exploiter pour 9 milliards de dollars. Les actionnaires ont cette fois accordé le bénéfice du doute à la direction et ont approuvé le plan visant à lever les trois quarts de la valeur marchande de la société en nouveaux capitaux, dont les conditions seront précisées dans un prochain prospectus.
Lire la suite dans l'article de Rachel Millard et Richard Milne

VW promet de défendre sa couronne européenne dans sa riposte contre les véhicules électriques chinois
Un an après que VW a présenté son projet de réduire drastiquement les effectifs et les capacités de ses usines allemandes, ses dirigeants ont déclaré cette semaine au salon automobile de Munich que le groupe est prêt à riposter face à ses rivaux chinois. « Nous sommes dominants en Europe et nous le défendrons par tous les moyens », a déclaré Thomas Schäfer, directeur général de la marque VW, au Financial Times, alors que le groupe lutte contre la baisse de sa part de marché en Chine et la montée en puissance de BYD et d'autres concurrents du secteur des véhicules électriques. La nouvelle gamme est « très compétitive » et les constructeurs chinois auront de plus grandes difficultés à pénétrer le marché européen, a-t-il ajouté.
Lire la suite dans l'article de Sébastien Ash et Kana Inagaki

Nos réponses au changement climatique nuisent à la nature
Il y a cinq ans, j'avais prévenu que nous nous dirigions vers une crise en sous-estimant la nature et, ce faisant, en compromettant la stabilité écologique de la planète. J'espérais alors qu'un nouveau sentiment d'urgence pourrait s'installer. Or, si la compréhension des conséquences de la destruction de la nature s'est accrue, le rythme des pertes dépasse celui des progrès. Nous nous retrouvons encore en pyjama et à moitié endormis, mais nous avançons maintenant au bord du précipice. Alors que l'extinction des plantes et des animaux s'accélère, notre dépendance à la nature s'accentue. Une analyse de PwC révèle que plus de la moitié du PIB mondial – estimé à 58 000 milliards de dollars – dépend modérément ou fortement de la nature, soit une hausse de plus de 30 % depuis l'estimation 2020 du Forum économique mondial.
Lire la suite dans l'opinion de Hank Paulson

Le projet de liaison énergétique de l'Australie vers l'Asie se concentrera sur les centres de données locaux
Le projet d'énergie renouvelable de 24 milliards de dollars qui vise à relier l'Australie et l'Asie se concentrera pour l'instant sur l'approvisionnement des centres de données locaux, un projet de câble électrique vers Singapour étant considéré comme une option à plus long terme. Le projet SunCable du milliardaire Mike Cannon-Brookes se concentrera sur le développement de capacités solaires et de stockage pour desservir les clients du Territoire du Nord, y compris des centres de données, dès la fin de la décennie, a indiqué l'entreprise dans un communiqué. Les exportations d'électricité vers Singapour suivront au milieu des années 2030, a-t-elle ajouté.
Lire la suite dans l'article de Keira Wright

Le Royaume-Uni rejette les propositions visant à bloquer le soleil pour freiner le changement climatique
Le Royaume-Uni n'a pas l'intention d'utiliser une technique controversée pour bloquer certains rayons du soleil dans le but de refroidir la planète, affirmant que l'Antarctique n'est pas l'endroit idéal pour expérimenter des interventions risquées visant à ralentir la montée du niveau de la mer. Cette annonce fait suite à l'avertissement émis cette semaine par une équipe de plus de trente scientifiques polaires : les projets visant à refroidir artificiellement les régions polaires sont coûteux et potentiellement dangereux. Des mesures telles que la pulvérisation de particules réfléchissantes dans l'atmosphère pour dévier la lumière du soleil (modification du rayonnement solaire) ou l'épandage de billes de verre sur la glace pour obtenir un effet de refroidissement similaire sont également irréalisables, ont-ils ajouté.
Lire la suite dans l'article de John Ainger et Joe Wertz

Vous n'avez jamais vu une voiture électrique aller aussi vite auparavant
Vous avez entendu parler de la Formule 1, n'est-ce pas ? Mais connaissez-vous la Formule E, sa courageuse sœur 100 % électrique ? Cette semaine sur Zero, Akshat Rathi s'entretient avec Sylvain Filippi, co-fondateur et directeur technique d'Envision Racing, sur les raisons pour lesquelles le monde a besoin d'une série de courses électriques, sur la manière dont la Formule E améliore l'expérience des voitures électriques grand public et sur les raisons pour lesquelles il n'est pas trop préoccupé par la réaction des États-Unis contre les véhicules électriques.
Lire la suite de cette interview menée par Akshat Rathi et Oscar Boyd

Le mythe du pic de la demande en combustibles fossiles s'effondre
Ces dernières années, les responsables politiques en matière de climat et d'énergie se sont convaincus que le monde s'éloignait inexorablement des combustibles fossiles. Le consensus était que la consommation de pétrole, de gaz naturel et de charbon atteindrait son pic avant la fin de la décennie. Le rythme du déclin ultérieur a fait débat, mais la conclusion était la même : la fin de l'ère des combustibles fossiles était proche. Mais ce principe, essentiel pour atteindre l'ambition de la neutralité carbone d'ici 2050, n'était pas aussi gravé dans le marbre que le pensaient ses partisans. La consommation de pétrole et de gaz continuera d'augmenter pendant des décennies, selon un projet de rapport annuel de l'Agence internationale de l'énergie.
Lire la suite dans l'opinion de Javier Blas

Une étude relie les plus grandes entreprises pétrolières et gazières du monde à 200 vagues de chaleur « plus intenses »
Le réchauffement climatique lié aux plus grandes sociétés pétrolières et gazières du monde a rendu toutes les « grandes » vagues de chaleur du XXIe siècle plus intenses et plus fréquentes. C’est ce qui ressort d’une nouvelle étude publiée dans Nature, qui utilise « l’attribution d’événements extrêmes » pour évaluer l’impact du changement climatique sur toutes les vagues de chaleur du XXIe siècle qui ont été classées comme « catastrophes majeures ». Les auteurs constatent qu’un quart des 213 vagues de chaleur auraient été « pratiquement impossibles » sans le réchauffement climatique d’origine humaine.
Lire la suite dans l'article d'Ayesha Tandon

Le biogaz est de plus en plus considéré comme un pilier essentiel du futur système d'énergie renouvelable
L'idée que le biogaz joue un rôle central dans un futur système énergétique basé sur les énergies renouvelables gagne du terrain. Ce combustible pourrait contribuer à l'approvisionnement en électricité en période de forte demande, lorsque les autres énergies renouvelables font défaut, selon le bulletin d'information sur l'énergie et le climat « Tagesspiegel ». Si le biogaz est actuellement utilisé pour la production d'électricité continue (charge de base), il devrait  à l'avenir fournir de l'électricité lors des périodes de forte demande (charge de pointe). Les préoccupations liées aux coûts et à la durabilité, ainsi que la possible concurrence foncière pour la production alimentaire, ont jusqu'à présent freiné le développement du rôle de cette source d'énergie dans le système électrique.
Lire la suite dans l'article de Jack McGovan

La production d'électricité fossile en Allemagne a augmenté de 10 % au premier semestre 2025
La part de l'électricité produite à partir de combustibles fossiles en Allemagne a augmenté de 10 % entre janvier et fin juin 2025, par rapport à la même période un an auparavant, tandis que la production d'électricité à partir d'énergies renouvelables a diminué de près de 6 %, a indiqué l'office statistique du pays (Destatis) . Avec une production de plus de 93 milliards de kilowattheures (kWh), les combustibles fossiles ont représenté 42,2 % du mix de production d'électricité allemand , contre 38,4 % au premier semestre 2024.
Lire la suite dans l'article de Benjamin Wehrmann