Dans le cadre de la COP29, « Plus d’une centaine d’organisations appellent à mettre en œuvre une taxe sur l'extraction des combustibles fossiles », explique Mathias Schlegel, porte-parole pour Greenpeace Suisse.
L'Allemagne s'est engagée à être climatiquement neutre d'ici 2045. Malgré quelques premiers succès tels que le développement des énergies renouvelables, les défis restent colossaux pour atteindre cet objectif. Une nouvelle étude menée par les think tanks Agora présente toute une série de mesures visant à permettre à la première puissance européenne d’atteindre son but.
À l’aide de modélisations scénaristiques, les experts d’Agora fournissent pour la première fois un calcul détaillé des besoins en financement pour chaque secteur ainsi que les moyens pour rendre ces investissements non seulement rentables, mais aussi socialement justes. « La voie vers la neutralité climatique exigera un effort collectif de la société », précise toutefois Simon Müller, directeur d'Agora Energiewende, en ajoutant que tous les secteurs finiront par en profiter.
Commençons par la question de la mobilité et sa nécessaire transformation. « Les incitations à l'investissement pour passer aux motorisations électriques seront essentielles pour la compétitivité de l'industrie automobile allemande », rappelle le Dr Wiebke Zimmer, directrice adjointe d'Agora Verkehrswende. Pour réussir cette transformation de la mobilité, le scénario préconise une réforme fiscale équilibrée et socialement juste, notamment à l’aide d’une fiscalité alignée sur les émissions de CO₂. À contre-courant des idées actuelles, le think tank estime qu’au lieu « d'augmenter les droits de douane sur les voitures électriques importées de Chine, l'UE et l'industrie allemande devraient privilégier les coopérations avec les entreprises chinoises ».
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Parmi les autres mesures signalées, surgit sans trop de surprises celle de l’argent. Pour rester compétitive et reprendre une position de leader dans les technologies de l'avenir, l’Allemagne va devoir investir. Et massivement, puisque les experts d’Agora parlent d’un besoin annuel équivalent à 11 % du produit intérieur brut (PIB) jusqu'en 2045. Précision importante : la majeure partie de ces fonds dépasse la seule question climatique. D’après Agora, les investissements supplémentaires requis pour la protection du climat de 2025 à 2045 équivaudraient à 3 % du PIB, soit 147 milliards d'euros par an (dont les ¾ à la charge du privé).
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La voie vers une électricité décarbonée s’annonce inéluctable. La bonne nouvelle est que l’étude montre que l'électricité renouvelable sera abordable d'un point de vue économique, malgré les coûts nécessaires d'expansion et d’adaptation des réseaux en Allemagne. « Dans notre scénario, l'électricité ne deviendra pas plus chère, même si la consommation va fortement augmenter », a déclaré Simon Müller, directeur d'Agora Energiewende. Simultanément, la dépendance de l'Allemagne aux importations d'énergie diminuera de près de 85 %.
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Pour mobiliser les investissements nécessaires, l'étude d'Agora recommande une combinaison d’instruments politiques complémentaires. Des incitations basées sur les prix, comme la tarification du CO₂, rendront les énergies fossiles plus coûteuses et les technologies respectueuses du climat plus attractives. La régulation du marché permet également de limiter les technologies nuisibles et de soutenir les technologies climatiquement neutres. Mais ces deux seules solutions seront insuffisantes, estiment les experts d’Agora. « Pour permettre aux ménages et aux entreprises sans moyens financiers suffisants de passer à des alternatives neutres en carbone, un soutien financier, sous forme de subventions ou de financements à taux réduits, sera nécessaire ».
« Le chemin tracé ne deviendra certainement pas réalité dans tous ses détails, concluent les auteurs de l’étude. Mais l’étude offre une image cohérente de l’avenir et peut ainsi créer une base pour la discussion nécessaire, orientée vers les solutions ».
Dans le cadre de la COP29, « Plus d’une centaine d’organisations appellent à mettre en œuvre une taxe sur l'extraction des combustibles fossiles », explique Mathias Schlegel, porte-parole pour Greenpeace Suisse.