« Nous plaidons pour des signaux de marché clairs, un cadre cohérent et une meilleure valorisation de l’électricité renouvelable injectée dans le réseau », explique Cécile Theumann et Martial Bujard, co-directeurs de l'ADER.
Les conclusions décevantes de la dernière COP poussent à s’interroger sur le modèle même de ces grandes rencontres internationales. Le point avec Delia Berner, analyste en politique climatique internationale, ainsi qu’avec une autre membre de la délégation suisse, représentante de la société civile.
Malgré l’apparition de contres mouvement, le succès de cette grande fête du surconsumérisme ne se dément pas. Au contraire, elle s’est définitivement installée en Suisse comme dans le reste de l’Europe.
Maintenir la pression pour obtenir de meilleurs prix de reprise de l’électricité
« Nous plaidons pour des signaux de marché clairs, un cadre cohérent et une meilleure valorisation de l’électricité renouvelable injectée dans le réseau », explique Cécile Theumann et Martial Bujard, co-directeurs de l'ADER.
Durant l'été, un appel était lancé aux fournisseurs d’électricité. Par l'entremise d'un courrier, l’Association pour le Développement des Énergies Renouvelables (ADER) plaidait une nouvelle fois pour obtenir de meilleurs prix de reprise de l’électricité injectée dans le réseau par les producteurs indépendants.
Deux entreprises y ont donné suite, ainsi que l’Office fédéral de l’énergie (OFEN). Dans sa réponse officielle, l’OFEN souligne qu’« il est souhaitable que les gestionnaires de réseau de distribution offrent pour ce courant une rétribution plus élevée, surtout durant le semestre d'hiver », reconnaissant ainsi la nécessité d’un signal économique fort pour stimuler la production hivernale, période cruciale pour les énergies renouvelables et la stabilité du réseau.
Or, à l'approche de l’entrée en vigueur du nouveau cadre législatif au 1er janvier 2026, la situation reste confuse concernant les prix actuels et futurs de reprise. Cette incertitude se reflète dans les tarifs publiés au 31 août 2025, qui – contrairement à l’obligation légale – ne mentionnent souvent aucun prix de reprise, si ce n'est un seuil minimal de 6.00 ct./kWh pour les productions de moins de 150 kW.
L’ADER déplore ce manque de transparence, qui pénalise les producteurs locaux et fragilise la confiance dans la transition énergétique. Elle entend maintenir la pression et prévoit d’adresser prochainement un nouveau courrier aux sociétés électriques afin d’obtenir des conditions de reprise plus équitables.
Contexte européen
L’association rappelle que le contexte européen actuel constitue une occasion importante d’amélioration. Les progrès réalisés sur l’accord bilatéral Suisse–UE prévoient en effet un accès renforcé à une plateforme commune de flexibilité. Cela permettrait d’intégrer pleinement la Suisse au réseau électrique européen, d’améliorer la gestion des 40 lignes transfrontalières et de réduire fortement les coûts de congestion et de flexibilité, qui peuvent atteindre aujourd’hui jusqu’à 1 milliard de francs et sont naturellement répercutés sur les consommateurs.
Enfin, le dernier livre blanc publié par SwissGrid alerte sur les limites du cadre réglementaire actuel. On y lit notamment que « les garanties d'achat et de rémunération génèrent déjà des prix négatifs — manifestement, le cadre réglementaire est inadapté. Sans mesures appropriées, le développement prévu du photovoltaïque risque de provoquer une défaillance du système. Cela a été reconnu, mais les modèles de soutien actuellement en discussion n'ont pas l'effet escompté. » Cette analyse conforte la position de l’ADER, qui plaide pour des signaux de marché clairs, un cadre cohérent et une meilleure valorisation de l’électricité renouvelable injectée dans le réseau.
Une telle évolution contribuerait à une plus grande stabilité du marché intérieur, condition essentielle pour estimer plus précisément les tarifs de reprise à long terme et sécuriser le retour sur investissement des producteurs d’énergie renouvelable. L’ADER appelle donc à une réforme rapide et transparente des mécanismes en cours, afin que les producteurs indépendants puissent bénéficier de prix justes et stables, en accord avec les objectifs nationaux et européens de transition énergétique.
Les conclusions décevantes de la dernière COP poussent à s’interroger sur le modèle même de ces grandes rencontres internationales. Le point avec Delia Berner, analyste en politique climatique internationale, ainsi qu’avec une autre membre de la délégation suisse, représentante de la société civile.
Malgré l’apparition de contres mouvement, le succès de cette grande fête du surconsumérisme ne se dément pas. Au contraire, elle s’est définitivement installée en Suisse comme dans le reste de l’Europe.
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