« Au lieu de renforcer les aides aux cleantechs, la Suisse est en train de faire le chemin inverse »

Il y a deux mois, CleantechAlps a publié la deuxième édition de son rapport consacré aux start-up actives dans le domaine des cleantechs. Entretien avec Eric Plan, Secrétaire Général.

« Au lieu de renforcer les aides aux cleantechs, la Suisse est en train de faire le chemin inverse »
Eric Plan, Secrétaire Général de la plateforme CleantechAlps.©Clément Grandjean Terre&Nature

Il y a deux mois, CleantechAlps publiait la deuxième édition de son rapport consacré aux start-up actives dans le domaine des cleantechs. Plus de 600 entreprises s’efforcent aujourd’hui de réduire l’impact humain sur la planète, dont une septantaine mises en lumière dans cette étude. Eric Plan, coordinateur de cette initiative, nous dévoile les dynamiques d’un écosystème en pleine transformation. Interview.

Comment avez-vous sélectionné les start-up présentes dans le rapport ? 

Comme notre principal objectif était de dresser un état des lieux aussi représentatif que possible et d’offrir une vision globale de cet écosystème, nous nous sommes assurés que les start-up sélectionnées proviennent de tous les secteurs, de toutes les régions de Suisse et de différents stades de maturité.

Notre sélection s’est également orientée vers des sociétés proposant des solutions innovantes ou apportant un éclairage différent sur des filières émergentes, souvent peu identifiées comme faisant partie du domaine des cleantechs.

Utilisé à toutes les sauces, le mot « cleantech » n’est-il pas devenu un terme fourre-tout, vidé de son sens ?

Le problème des cleantechs réside dans leur positionnement à cheval entre plusieurs domaines. Contrairement aux secteurs bancaire, pétrolier ou agroalimentaire, elles ne constituent pas une branche industrielle à part entière. Cette transversalité peut générer cette impression de flou.

Pour dissiper ce sentiment, nous présentons une typologie dès le début de l’étude. Inspirés des segmentations proposées par le Cleantech Group et Roland Berger Strategy Consultants, nous avons structuré notre panorama en sept grandes catégories, elles-mêmes déclinées en 22 sous-catégories.

Comment définir les cleantechs ? 

Elles regroupent des technologies, produits et services conçus pour une utilisation durable des ressources et la production d’énergie renouvelable. Elles visent en particulier à réduire la consommation des ressources et à ménager les systèmes naturels. Cela peut inclure l'eau, l'air, le sable, les terres rares, etc. En gros, elles incluent l’ensemble des matières premières consommées par l’être humain.

Pour les définir, nous nous sommes également inspirés de la réflexion de Gina Domanig, reconnue comme l’investisseuse cleantech la plus expérimentée de Suisse. Fondatrice d’Emerald Technology Ventures, elle décrit les cleantechs comme des « technologies industrielles ayant un impact positif sur l’empreinte écologique d’un ou de plusieurs secteurs d’activité ».

D’ailleurs, le terme en vogue aujourd’hui est climatech, qui intègre la dimension comportementale des consommateurs, et non plus seulement les innovations technologiques.

Cleantech, climatetech, greentech, éco-technologie : quelle est la différence entre ces termes ?

Chaque terme a sa propre histoire, mais tous sont synonymes, avec des portées plus ou moins larges. Le terme greentech, par exemple, est historique et remonte à l’émergence du secteur en Silicon Valley au milieu des années 2000. Quant à celui d’éco-technologie, il est plutôt franco-français.

Plus globalement, les cleantechs, ou climatechs, désignent les solutions visant à accélérer la transition de l’ancien monde carboné vers une société plus durable.

Il y a donc relativement peu d’échecs dans le domaine des cleantechs, comparativement à d’autres secteurs, comme les biotech.

Entre la première édition et la nouvelle, sept ans se sont écoulés. Quelles évolutions avez-vous observées dans le domaine des cleantechs ?

En comparant les deux éditions, on constate que parmi les quelque 600 sociétés fondées entre 2000 et 2023, la grande majorité est encore active. Au total, seulement 10 % de ces sociétés ne sont plus en activité sous leurs raisons sociales. Sur ce chiffre, on estime qu’environ un quart de ces disparitions sont liées à une acquisition et le reste à une faillite. Il y a donc relativement peu d’échecs dans le domaine des cleantechs, comparativement à d’autres secteurs, comme les biotech.

Il convient d’être transparent en précisant que, bien que le risque de faillite soit relativement faible, celui de miser sur une future licorne l’est également. Les cleantechs ne sont pas un secteur dans lequel on génère rapidement d’énormes profits. Les licornes y sont plus rares, car le besoin d’investissements, lié à l’infrastructure nécessaire pour le déploiement, est plus important et prend davantage de temps que dans des secteurs comme le digital ou la pharma.

Dans le domaine des cleantech, l’on parle d’une double vallée de la mort... 

Cette fameuse « vallée de la mort », période où une startup commence à fonctionner mais ne génère pas encore assez de revenus pour se stabiliser financièrement, survient effectivement deux fois. Le parcours d’une société proposant une innovation dans des secteurs comme l’énergie, la construction ou la chimie est un véritable chemin de croix, que les entreprises IT rencontrent moins souvent.

La première survient lorsque la société doit démontrer la valeur de sa technologie sur le terrain. La seconde est liée à la nécessité de trouver les moyens pour réaliser des pilotes préindustriels et lancer ensuite la production à grande échelle. En effet, dans les cleantechs, l’infrastructure lourde est souvent requise pour assurer le déploiement d’un produit. À ce stade, on parle de fonds bien plus importants pour atteindre cet objectif. Cela exige des investisseurs qu’ils disposent de « poches profondes », de patience et d’une vaste expérience de l’industrialisation.

Cette fameuse « vallée de la mort », période où une startup commence à fonctionner mais ne génère pas encore assez de revenus pour se stabiliser financièrement, survient effectivement deux fois. @CleantechAlps

En comparant le secteur des cleantechs avec celui des biotech, on peut rapidement en percevoir les particularités. Le parcours des start-ups actives dans le domaine de la santé est ainsi beaucoup plus structuré, avec une phase préclinique, puis une phase 1, une phase 2, etc. Les investisseurs savent que les besoins en financement seront de plus en plus importants au fur et à mesure du développement de la nouvelle molécule. Si tout se déroule comme prévu, le retour sur investissement peut atteindre 1 à 2 milliards. Mais si ça foire, et c’est très souvent le cas, la perte est totale. 

Pour le secteur des cleantechs, le risque est non seulement moindre sur le plan financier, mais aussi en termes de réussite. Les échecs restent rares et, dans le pire des cas, on se retrouve avec une PME de 10 personnes qui fonctionne et permet, au moins, de rentabiliser partiellement son investissement.

En 2022, l’explosion d’une bulle qui s’était gonflée durant la période du Covid a mis toute l’industrie mondiale des cleantechs à genoux. Quelles en ont été les conséquences pour l’écosystème suisse ?

Premièrement, il est important de souligner que c'est l'ensemble du secteur du capital-risque qui a connu des difficultés. Toutes les start-up, quel que soit leur secteur, ont ainsi vu leurs investissements freinés.

Est-ce que cette situation a découragé certains investisseurs et ralenti l’évolution de certains projets ? La réponse est complexe, car 2022 a été l'année où Climeworks a levé 600 millions de francs. Grâce à cette somme considérable, encaissée par cette société spécialisée dans le captage direct de CO2, les investissements dans les cleantechs en Suisse ont atteint des records, malgré l'effondrement mondial des marchés. Le contre-coup s'est fait sentir plus tard, avec un ralentissement des investissements en 2023 et 2024, un laps de temps finalement assez logique vu que les accords prennent du temps pour se conclure. 

Comme le reste de l’économie, les start-up ont également souffert de la remontée des taux d’intérêt des banques centrales. L'augmentation du coût de l'argent a poussé les investisseurs à adopter une approche plus prudente, privilégiant des actifs moins risqués et offrant des rendements plus attrayants.

Bien que l'on constate depuis deux ans un ralentissement global des investissements, la période reste propice à la création d'entreprises. Entre 2011 et 2017, une trentaine de jeunes pousses naissaient chaque année. Depuis 2017, ce chiffre a augmenté pour atteindre une cinquantaine, ce qui prouve que la dynamique demeure positive. Pour cette année et l'année suivante, on s'attend à battre de nouveaux records, notamment grâce à la nouvelle Loi sur le climat et l'innovation. Adoptée en 2023, cette loi devrait accorder des aides financières pour encourager la transition écologique et ainsi soutenir l'écosystème.

Le contre-coup s'est fait sentir plus tard, avec un ralentissement des investissements en 2023 et 2024, un laps de temps finalement assez logique vu que les accords prennent du temps pour se conclure.

Les signaux sont donc plutôt positifs… 

Oui, sauf que la Confédération envisage aujourd’hui de réduire considérablement son budget. Son programme de réduction des coûts de 3 à 5 milliards concerne de nombreux fonds créés pour soutenir le développement de nouvelles technologies. Prenons, par exemple, le « programme Pilote et Démonstration » de l'OFEN. Bien qu’il se situe à l’interface entre la recherche et le marché, ce programme pourrait, selon les résultats de la consultation en cours, ne plus accorder d’aides aux demandes déposées à partir de 2027, voire dès 2026.

Les différents fonds créés pour soutenir les nouvelles technologies sont actuellement remis en question. Alors qu'il serait nécessaire de discuter de la manière de renforcer les aides aux énergies propres et d'investir dans l'avenir, la Suisse est en train de faire le chemin inverse. 

Cette situation est d'autant plus absurde qu'en cherchant à réduire ses programmes de subventions, la Confédération prend un risque considérable en exposant certaines sociétés prometteuses à la tentation de s’installer à l’étranger. En quête de lieux plus favorables au développement de nouvelles technologies, elles pourraient rapidement être attirées par des pays où il ne s'agit pas de subsides à rembourser, mais de prêts à fonds perdus.

La Suisse joue donc un jeu dangereux, menaçant de briser en quelques mois une dynamique positive qui dure depuis près de deux décennies. Prenons le cas de la chimie, par exemple : cette branche semble passer à côté de la « sustainable chemistry », une nouvelle étape majeure mais nécessitant des infrastructures coûteuses. Sans aide publique et sans possibilité de cofinancer son développement, tout le secteur risque de manquer cette opportunité. Je ne suis malheureusement pas convaincu que cette branche — fleuron industriel du pays depuis un siècle — soit pleinement consciente des enjeux qui se jouent à Berne, ni des conséquences possibles pour son avenir.

Fédéralisme oblige, tous les cantons romands ont mis en place des organismes ou programmes de soutien à l’innovation, à l’instar de la Fondation The Ark, lancée en 2004 en Valais. @CleantechAlps

Qu’en est-il des cantons, qui disposent tous de programmes ou d’organismes de soutien à l’innovation, comme Innovaud ? Est-ce suffisant ?

Fédéralisme oblige, tous les cantons romands ont mis en place des organismes ou programmes de soutien à l’innovation, à l’instar de la Fondation The Ark, lancée en 2004 en Valais. Chacun d’eux suit sa propre dynamique et poursuit des objectifs spécifiques, en lien avec les priorités stratégiques du canton et la composition de son tissu économique.

Il est précieux de pouvoir compter sur des actions complémentaires au niveau cantonal, car ces derniers sont plus proches du tissu économique que la Confédération et peuvent ainsi offrir des aides plus ciblées. Cependant, il est évident que les cantons ne doivent pas, et ne peuvent pas, se substituer à un soutien national pour favoriser un déploiement à grande échelle des innovations sur le marché.

La Suisse se targue d’être en tête du Global Innovation Index (GII) depuis plusieurs années. Ce que l’on omet de mentionner, c’est que cet indice, publié chaque année par l’OMPI, est principalement basé sur les statistiques des brevets et ne prend pas en compte la capacité à transformer ces inventions en réelle plus-value économique.

Rappelons qu’une innovation consiste en une nouvelle manière de faire quelque chose, générant de la valeur économique, c’est-à-dire en transformant une idée en un produit ayant un véritable succès commercial. La réalisation de pilotes préindustriels constitue précisément la dernière étape de développement avant de pouvoir passer à l’échelle industrielle et assurer un large déploiement des produits et installations. Il est donc incontournable de maintenir, voire de renforcer, les instruments de cofinancement pour les projets proches du marché.

Ne pas le faire reviendrait à gaspiller les fonds publics investis dans les instituts de recherche (universités, EPF, HES), car de nombreux développements ne parviendraient pas à aboutir sur le marché, ou bien se retrouveraient entre les mains d'acteurs étrangers qui viendraient exploiter les résultats de ces recherches… C’est non seulement stupide, mais cela témoigne également d’un manque de vision et de compréhension des phases de développement d’un produit, ainsi que du rôle des start-ups, qui devraient être à même de renouveler notre tissu économique.

Il est crucial que les grands groupes industriels, les géants du gaz, ainsi que les producteurs et distributeurs d’électricité, apprennent à leur tour à mieux communiquer avec les start-ups et vice-versa.

La solution pourrait-elle venir du secteur privé ? 

Que ce soit pour les start-ups cleantech ou dans d’autres secteurs, la problématique de l’accès aux fonds privés reste constante. Il est relativement facile de lever quelques centaines de milliers de francs, voire un million, pour démarrer un projet. Cependant, un vide se crée dès qu’une start-up cherche à lever plusieurs millions. Les investisseurs en capital-risque (Venture Capitalists) manquent en Suisse, et cette absence se fait encore plus ressentir dans le secteur des cleantechs.

est-il vraiment nécessaire que ces investisseurs en capital-risque (VC) soient basés en Suisse ? Je n’en suis pas certain. En réalité, les fonds les plus importants investissent rarement dans un seul pays. C’est le cas, par exemple, d’Emerald Technology Ventures, le fonds suisse le plus important dans les cleantechs. Selon sa fondatrice, Gina Domanig, ce fonds n’a investi que dans trois sociétés suisses. Le reste a été investi dans des start-ups situées dans d’autres pays. 

Finalement, le fait que les start-ups suisses se financent auprès de fonds européens ou internationaux n’est pas si problématique. Pour autant qu'ils soient bien informés de la dynamique locale et qu'ils aient un pied en Suisse pour suivre son évolution, les investisseurs européens peuvent jouer un rôle clé en mettant en lumière la scène suisse et en créant une dynamique positive.

Cette dynamique se manifeste déjà à travers les Corporate Venture Capital, ces fonds que certaines multinationales allouent pour investir dans des start-ups. Ces fonds sont en plein essor, car les grandes entreprises ont compris l’intérêt de parier sur de nouvelles technologies. C’est par exemple le cas du géant agroalimentaire Bühler avec son récent pôle d’innovation. En intégrant des jeunes pousses, il peut ainsi accéder en avant-première à des technologies de demain. Les pétroliers adoptent également cette stratégie pour anticiper la transition énergétique et la fin des énergies fossiles. Il est crucial que les grands groupes industriels, les géants du gaz, ainsi que les producteurs et distributeurs d’électricité, apprennent à leur tour à mieux communiquer avec les start-ups et vice-versa.

Quelles actions concrètes préconisez-vous pour soutenir l'écosystème ?

En 15 ans, le secteur est passé d’un état quasi inexistant à un réseau de plus de 600 entreprises, avec des investissements dépassant les 3 milliards, dont une large part a été levée au cours des cinq dernières années. Cette progression impressionnante illustre parfaitement la vision de CleantechAlps, qui, en 2010, avait défini trois phases successives d’environ cinq ans : l’émergence (2010-2015), la consolidation (2015-2020) et enfin, le déploiement à grande échelle (2020-2025+).

Nous avons clairement franchi la troisième phase, celle du déploiement à grande échelle. À ce jour, il a principalement eu lieu sur le territoire national, la Suisse jouant le rôle de marché pilote. La prochaine étape pour nos jeunes pousses consistera à s'étendre à l'international. Le défi qui les attend sera de prouver leur capacité à franchir les frontières suisses, et pour cela, il nous faudra des co-financements significatifs afin de réaliser des installations pré-industrielles, tant en Suisse qu’à l’étranger.

Eric Plan, Secrétaire Général de la plateforme CleantechAlps. ©Clément Grandjean Terre&Nature

Je parle ici non seulement de maintenir des instruments tels que les programmes pilotes et de démonstration, mais aussi de doubler leur financement à hauteur de 50 millions par an, en assouplissant les conditions d’octroi, en réduisant les délais d’analyse et en acceptant une prise de risque calculée. Bien que ces montants soient significatifs, ils restent néanmoins de 10 à 100 fois inférieurs à ceux alloués à la recherche… Souhaite-t-on conserver une activité industrielle de pointe en Suisse, ou se contenter de produire des cerveaux ? C’est clairement l’enjeu des discussions actuelles à Berne !

à l'avenir, il sera essentiel de travailler avec le secteur bancaire et financier pour proposer des instruments soutenant le financement de produits couvrant à la fois CAPEX et OPEX. Bien que les produits suisses soient réputés pour leur coût élevé, ils se distinguent par leur qualité, précision et longévité. L’enjeu est d’aider les clients à financer l’achat de solutions qui, bien que coûteuses au départ, s’avèrent plus rentables sur le long terme. On parle aussi de favoriser les innovations low-tech, issues de la logique d’innovation frugale, qui visent des solutions simples, robustes, moins chères, tout en étant réalisées avec le souci du détail propre à la qualité suisse.

Il devient urgent de lever certains tabous et de partager une vision et des valeurs communes parmi tous les acteurs, en Suisse et à l’international. Le secteur des cleantechs souffre d'un manque de synergie entre les acteurs du marché intérieur et ceux responsables de l'international, ce qui freine son développement. Sans une approche stratégique globale, la croissance actuelle risque de perdre sa dynamique, ce qui serait un véritable gâchis.

Le secteur des cleantechs souffre d'un manque de synergie entre les acteurs du marché intérieur et ceux responsables de l'international, ce qui freine son développement.

Quelle est la réputation internationale de la Suisse dans le domaine des cleantechs ? 

Il serait exagéré de dire que nous excellons dans tous les domaines, mais la Suisse se distingue actuellement dans plusieurs secteurs, comme les agri-tech, la valorisation des déchets, la conception de nouveaux matériaux, ainsi que l'efficacité énergétique associée au big data et à l'IA. Parmi les niches notables, on trouve les onduleurs photovoltaïques (qui convertissent l'énergie solaire des panneaux en électricité utilisable dans les foyers) et le traitement de l'eau.

Si la Suisse a vu naître quelques PME ayant acquis une renommée mondiale, il n'y a aujourd'hui aucun géant ni locomotive comparable à celles qui ont émergé dans d’autres pays. Contrairement aux promesses de Doris Leuthard en 2009-2010 avec son plan directeur Cleantech, la Suisse n'est clairement pas un leader en matière de production, mais elle l’est davantage en matière de solutions.

Ces solutions sont justement celles que nous devrions mieux vendre et défendre. Cela implique notamment une meilleure intégration entre les différents acteurs de l'écosystème. Alors qu'il serait nécessaire de créer davantage de passerelles entre start-up, scale-up et grandes entreprises comme Bobst ou Stadler Rail, la Suisse a tendance à les isoler dans des silos. Cela traduit un manque de vision regrettable.

À long terme, cette situation pourrait nuire à notre pays qui, tout en investissant beaucoup dans la recherche et l’enseignement, ne prend pas les mesures nécessaires pour bâtir une industrie forte et consolider son économie.

À quoi ressemblera l'écosystème des cleantechs suisses dans quelques années ?

Les cleantechs sont des solutions pour passer d’un monde fondé sur les énergies fossiles à un monde décarboné et durable. Aujourd’hui, le portefeuille de solutions cleantech disponibles accompagne les trajectoires de décarbonation des entreprises.

L’écosystème cleantech suisse se renforcera avec la diffusion des solutions sur le terrain, aussi bien en Suisse qu’à l’international. Sa vitesse de développement dépendra directement de la volonté politique et du cadre légal, plus ou moins contraignant, qui sera mis en place dans les prochaines années. Je suis convaincu que la transition se fera progressivement, mais que dans 10 ans, l'écosystème cleantech ne sera plus un sujet distinct ; il sera devenu le nouveau référentiel.

Et quel sera l’impact des IA sur l’écosystème ? 

L’IA est déjà très présente dans l’écosystème cleantech. En examinant la répartition des 600 start-up cleantech, on constate qu'un sixième d’entre elles sont classées dans la catégorie IA. Ce nombre a été multiplié par six au cours des sept dernières années et continue de s'accélérer.

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