Dans sa « Revue mondiale de l’énergie 2025 », l’Agence internationale de l’énergie (AIE) souligne que la demande énergétique mondiale a progressé de 2,2 % en 2024, une croissance portée en grande partie par le secteur de l’électricité.
« La Suisse se situe au cœur du système électrique européen… sans vraiment en faire partie. Ce paradoxe risque de nous coûter de plus en plus cher », avertit Dominique Rochat, responsable de projets Energie & infrastructures pour la faitière Economiesuisse.
Sa lecture vous glace littéralement le sang. Les premières lignes de ce « Rapport sur l’état du climat en 2024 » donnent le ton: « Nous sommes au bord d’une catastrophe climatique irréversible. Il s’agit incontestablement d’une urgence mondiale. Une grande partie de la structure même de la vie sur Terre est en péril. Nous entrons dans une nouvelle phase critique et imprévisible de la crise climatique ».
Anomalies des températures durant l'été 2024 dans le Golfe du Mexique.
Les variations des températures du système climatique
Signé par les meilleurs climatologues et experts sur la question, ce rapport n’apporte pas fondamentalement des éléments nouveaux à la compréhension des enjeux soulevés par la science. Mais il est très précieux, car il constitue une synthèse complète de l’état de la science sur les tendances qui affectent temporairement ou durablement l’état du climat.
Pour tous ceux qui ont à prendre des décisions (monde politique, économique) ou qui communiquent sur le sujet, c’est un document de référence remarquable, qui se double d’une série de graphiques qui sont autant de signes vitaux pour le futur de la planète. Et surtout, il est publié au moment où les Etats-Unis affrontent des phénomènes climatiques extrêmes dont les liens avec le réchauffement climatique sont de plus en plus évidents.
Les graphiques importants pour comprendre la trajectoire du climat
Tableau de bord de la planèteLes signaux vitaux de la planète
Ce qu’il faut retenir de ce rapport, si vous n’avez pas le temps de tout lire:
1️⃣
Les températures des océans sont actuellement supérieures à leurs plages historiques. Ces anomalies reflètent l’effet combiné du changement climatique à long terme et de la variabilité à court terme. Les températures moyennes quotidiennes mondiales ont atteint des niveaux record pendant près de la moitié de 2023 et une grande partie de 2024. “Parmi les 35 indicateurs planétaires que nous suivons chaque année, 25 sont à des niveaux records », écrivent les auteurs.
2️⃣
La consommation de combustibles fossiles a augmenté de 1,5 % en 2023 par rapport à 2022, principalement en raison d’augmentations substantielles du charbon (+1,6 %) et de la consommation de pétrole (+2,5 %). Les énergies renouvelables ont également fortement progressé mais compensent tout juste l’augmentation globale d’énergie.
3️⃣
Les émissions annuelles liées à l'énergie ont augmenté de 2,1 % en 2023 et dépassent désormais pour la première fois les 40 gigatonnes d’équivalent de dioxyde de carbone. Les trois principaux pays émetteurs sont la Chine, les Etats-Unis et l’Inde, qui représentent ensemble plus de la moitié des émissions mondiales. Les émissions anthropiques de polluants en aérosols sont en baisse; comme ces aérosols ont un effet de refroidissement net, cette réduction pourrait entraîner une accélération du rythme du réchauffement climatique, écrivent les auteurs.
4️⃣
L’augmentation des extrêmes de chaleur et de précipitations dépasse désormais largement les valeurs historiques du climat. L'augmentation rapide des températures moyennes mondiales a entraîné un accroissement massif de l’incidence des extrêmes de chaleur.
Les chercheurs attirent l’attention des décideurs politiques sur le caractère systémique de la crise à laquelle nous sommes confrontés (montée des inégalités, pauvreté, épuisement des ressources de la planète, risque d’effondrement des sociétés humaines, etc.).
« La multiplication des catastrophes climatiques chaque année montre que nous traversons une crise majeure et que le pire est à venir si nous continuons comme si de rien n’était »
Le discours catastrophiste ou optimiste n’apport pas de vraies solutions pour agir mais il reste pourtant essentiel de prendre toutes les mesures qui peuvent ralentir et peut-être inverser les tendances actuelles. « La multiplication des catastrophes climatiques chaque année montre que nous traversons une crise majeure et que le pire est à venir si nous continuons comme si de rien n’était ».
Une conclusion s’impose: « La réduction rapide de l’utilisation des combustibles fossiles devrait être une priorité absolue. Cela pourrait se faire en partie grâce à un prix mondial du carbone suffisamment élevé qui pourrait limiter les émissions des pays riches tout en fournissant potentiellement un financement pour les programmes indispensables d’atténuation et d’adaptation au changement climatique ».
Référence: The 2024 state of the climate report: Perilous times on planet Earth
Dans sa « Revue mondiale de l’énergie 2025 », l’Agence internationale de l’énergie (AIE) souligne que la demande énergétique mondiale a progressé de 2,2 % en 2024, une croissance portée en grande partie par le secteur de l’électricité.
« La Suisse se situe au cœur du système électrique européen… sans vraiment en faire partie. Ce paradoxe risque de nous coûter de plus en plus cher », avertit Dominique Rochat, responsable de projets Energie & infrastructures pour la faitière Economiesuisse.
Les infrastructures permettant d'acheminer l'électricité joueront un rôle essentiel dans le processus de décarbonation. Mais il ne suffira pas de les renforcer : elles devront inclure de nouvelles fonctions et diverses synergies devront être exploitées.