Du 9 au 12 décembre, Building Bridges accueillera des participants venus de plus de cent pays. Entretien avec Patrick Odier, le président de la manifestation genevoise.
Alors qu'en Europe les esprits changent et que l'idée d'une TVA différenciée selon des critères environnementaux circule dans les hémicycles, Adèle Thorens Goumaz se demande si la Suisse ne devrait pas suivre le mouvement.
Pourquoi est-il intéressant d'investir à long terme dans les énergies renouvelables ?
Le marché des énergies renouvelables a connu une évolution mouvementée au cours des dernières années. « Malgré ce contexte, les opportunités à long terme restent attrayantes pour les investisseurs dans ce secteur », assure Stian Ueland, gérant du fonds DNB Renewable Energy chez DNB Asset Management.
Depuis le sommet atteint début 2021, le secteur des énergies renouvelables a connu des baisses de cours considérables. De nombreuses entreprises de ce secteur, dont Ørsted, un pionnier de l'éolien offshore, et Vestas, l'un des plus grands fabricants d'éoliennes, ont subi de sévères déconvenues. Les entreprises de services publics et les développeurs de projets d'énergie renouvelable ont également souffert de cette évolution négative du marché.
Cela s'explique en partie par un phénomène de surchauffe du marché : après une phase de forte euphorie, la « bulle verte » s'est effondrée. Or, c'est souvent dans les périodes suivant l’éclatement d’une bulle, dans lesquelles l’enthousiasme est retombé, que se créent les meilleures opportunités pour les investisseurs qui ont une vision à long terme. Historiquement, les phases de baisse des cours des actions ont souvent offert de bonnes opportunités d'entrée, en particulier lorsque les facteurs de croissance sous-jacents sont toujours présents.
Malgré les défis à relever à court terme, le potentiel de croissance à long terme des énergies renouvelables reste intact. Le secteur n'en est qu'au début d'un processus de transformation qui durera plusieurs décennies. Un processus de longue haleine qui, comme par le passé, nécessitera plusieurs décennies pour s'implanter complètement. Les entreprises qui posent aujourd'hui les bases de cette évolution pourraient bénéficier d'une croissance structurelle au cours des 50 à 100 prochaines années.
C'est souvent dans les périodes suivant l’éclatement d’une bulle, dans lesquelles l’enthousiasme est retombé, que se créent les meilleures opportunités pour les investisseurs qui ont une vision à long terme.
Les entreprises qui misent sur l’optimisation des ressources, c'est-à-dire qui développent des technologies permettant de réduire la consommation d'énergie et les émissions, sont particulièrement intéressantes. Les fabricants de pompes à chaleur ou de matériaux d'isolation contribuant à l'efficacité énergétique des bâtiments en sont des exemples. De telles entreprises ont souvent généré des rendements stables pendant des années et sont bien placées pour profiter de la montée en puissance de la prise de conscience écologique.
Une approche intelligente des investissements dans les énergies renouvelables s'articule autour de trois domaines clés :
1️⃣
Les énergies renouvelables L'éolien, le solaire et les biocarburants constituent l'épine dorsale de ce secteur. Bien que la concurrence soit forte, notamment de la part des fournisseurs chinois, le potentiel de croissance reste important en Europe. Dans les domaines des technologies de batteries et des véhicules électriques en particulier, il est essentiel que l'industrie européenne reste compétitive.
2️⃣
L'électrification La transition vers une économie à faibles émissions de CO₂ dépend fortement du développement de l'électrification. Cela inclut les technologies des batteries, les véhicules électriques et l'infrastructure nécessaire. Le développement des réseaux énergétiques est par exemple essentiel pour faire face à la demande croissante des énergies renouvelables et à l'utilisation accrue des véhicules électriques.
3️⃣
Le bon choix d'entreprise La clé du succès réside dans la sélection des bonnes entreprises. Alors que de nombreux fonds misent sur des approches thématiques descendantes, il est crucial d'effectuer une analyse ascendante approfondie. Cela signifie que l'accent est mis sur la position concurrentielle individuelle et la capacité des entreprises à générer des rendements supérieurs à moyen ou long terme.
Les sociétés pouvant se passer de subventions publiques sont particulièrement prometteuses, car mieux positionnées sur le long terme. Il convient donc de se concentrer sur les entreprises qui ont des avantages concurrentiels et qui sont en mesure de réaliser des bénéfices supérieurs à la moyenne.
La volatilité dans ce secteur est élevée, en raison de l’impact des décisions politiques et des tendances du marché. Pour minimiser ces risques, une diversification ciblée est essentielle.
Bien entendu, les investissements dans les technologies vertes ne sont pas sans risque. La volatilité dans ce secteur est élevée, en raison de l’impact des décisions politiques et des tendances du marché. Pour minimiser ces risques, une diversification ciblée est essentielle. Un large portefeuille de 40 à 60 positions, moins influencé par les mêmes évolutions de marché, peut réduire la volatilité.
Malgré les récents revers, le secteur des énergies renouvelables est attractif à long terme. Les investisseurs qui sont prêts à affronter les cycles du marché et à investir de manière ciblée dans des entreprises présentant des avantages concurrentiels évidents ont des chances de réaliser des rendements attractifs. Le processus de transformation dans le secteur de l'énergie est un marathon, pas un sprint. Ceux qui pensent à long terme et accompagnent patiemment les évolutions ont les meilleures chances de récolter les fruits de cette révolution.
Du 9 au 12 décembre, Building Bridges accueillera des participants venus de plus de cent pays. Entretien avec Patrick Odier, le président de la manifestation genevoise.
Alors qu'en Europe les esprits changent et que l'idée d'une TVA différenciée selon des critères environnementaux circule dans les hémicycles, Adèle Thorens Goumaz se demande si la Suisse ne devrait pas suivre le mouvement.