Franco-américaine de 28 ans, la chercheuse de l’EPFZ a été récompensée pour sa méthode permettant de récupérer de manière plus propre, simple et durable l’europium, un métal critique utilisé dans les lampes fluorescentes et les écrans. Portrait.
Entretien avec Ronny Kaufmann, directeur général de Swisspower, une alliance stratégique représentant 19 services industriels municipaux et entreprises régionales du secteur de l'approvisionnement en Suisse.
Les Suisses sont de plus en plus nombreux à vouloir rouvrir le débat sur le nucléaire
Dans un sondage mené auprès d’un millier de citoyens, il ressort qu’une courte majorité (56 %) des personnes interrogées se dit favorable à ce que la Suisse reconsidère la construction de centrales nucléaires.
Que pensent les Suisses de la politique énergétique nationale ? C’est l’exercice auquel s’est une nouvelle fois attelé l'Association des entreprises électriques suisses (AES) au cours du printemps dernier avec la contribution de l'institut de recherche gfs.bern. Plusieurs conclusions peuvent être tirées de cette enquête menée auprès d’un millier de citoyens à commencer par un premier élément clé : les Suisses sont-ils raccord avec la politique fédérale sur l’énergie ?
Les résultats révèlent une opinion partagée. 59 % des sondés se disent favorables à la politique énergétique actuelle — un chiffre qui pourrait donner lieu à une satisfaction un peu rapide. Car dans le même temps, 63 % estiment que la transition énergétique avance trop lentement. « La population souhaite une transition énergétique écoresponsable, et ce rapidement, de manière fiable et généralisée », confirme Michael Frank, directeur de l’AES.
Cette manifestation en faveur du renouvelable et d’une nation neutre climatiquement doit toutefois être prise avec une certaine prudence. Le Suisse reste pragmatique, comme le souligne l’étude, où deux priorités se démarquent : la sécurité de l’approvisionnement (45 %) et le prix de l’énergie (29 %). « Pour la population, la promotion des énergies renouvelables reste l’élément central d’une politique énergétique crédible — mais pas à n’importe quel prix : non seulement la sécurité de l’approvisionnement et l’accessibilité financière doivent être garanties, mais les exigences en matière de protection du paysage sont également jugées légitimes par une majorité », peut-on lire dans le rapport.
Le sondage réalisé par l’institut gfs.bern révèle une évolution notable des mentalités à propos du nucléaire. Pour la première fois, une courte majorité (56 %) des personnes interrogées se dit favorable à ce que la Suisse reconsidère la construction de centrales nucléaires — à condition, toutefois, que les autres sources d’énergie (solaire, éolien, hydroélectrique) s’avèrent insuffisantes à long terme.
Quant à l’initiative « Black-Out », aucune tendance claire ne se dégage à ce stade. La population reste très partagée : 46 % des votants approuveraient l’initiative, tandis que 48 % déclarent qu’ils la rejetteraient.
Encore perçu comme une solution de dernier recours, le nucléaire opère malgré tout un retour inattendu, après avoir été écarté de la stratégie énergétique nationale lors de la votation de 2017. Il est toutefois important de signaler que cette acceptation demeure fortement conditionnée — tant par le lieu d’implantation que par la technologie utilisée. Une courte majorité (53 %) accepte l’idée de construire une centrale nucléaire de dernière génération, alors que les centrales traditionnelles restent, elles, majoritairement rejetées.
2️⃣
Développer les énergies renouvelables: La voie d’une énergie décarbonée et renouvelable reste largement plébiscitée par la population. Si la question du prix demeure un facteur clé, les Suisses continuent de soutenir massivement des mesures telles que la promotion de l’efficacité énergétique (94 %), le développement de l’hydroélectricité (92 %) ou encore l’extension du photovoltaïque (94 %), qui bénéficie du plus haut niveau d’acceptation.
La géothermie, la biomasse ainsi que l'énergie éolienne bénéficient également d'un soutien important. « L’avenir énergétique est un processus de négociation sociale, qui ne repose pas uniquement sur des faits, mais aussi sur des attitudes fondamentales », souligne l’étude.
Le sondage met également en lumière le retard accumulé par la Suisse dans le développement des énergies vertes. En décembre, à la lumière du rapport de monitoring de la Confédération, Economiesuisse rappelait à quel point la Suisse était en train de rater ses objectifs dans le renouvelable : « Il y a matière à s’inquiéter, d’autant plus lorsque la Confédération déclare que la transformation du système énergétique va dans la bonne direction. La Suisse a besoin d’un plan de mise en œuvre clair pour développer les énergies renouvelables, ainsi que d’un débat sur l’ouverture aux nouvelles technologies. »
3️⃣
De la sobriété ? Oui, mais…: En parallèle au développement accéléré des énergies renouvelables, les Suisses se disent prêts à faire certains efforts pour éviter de futurs problèmes d’approvisionnement. L’adhésion est quasi unanime lorsqu’il s’agit de mesures simples et peu contraignantes, comme le recours à des appareils moins énergivores ou l’usage généralisé de lampes LED.
Mais dès que les mesures demandent une implication réelle — comme l’extinction volontaire des lumières —, l’engagement s’essouffle. « La volonté d’éviter l’utilisation d’appareils à forte consommation aux heures de pointe est certes majoritaire, mais seule une petite moitié y serait réellement prête de manière conséquente. On observe une tendance similaire en ce qui concerne la régulation prudente de la température ambiante », précise l’étude.
Du côté de la mobilité, trois quarts des personnes interrogées affirment vouloir recourir plus souvent aux transports publics ou au vélo. Pourtant, la proportion de personnes réellement convaincues reste ici l’une des plus faibles. La logique du “touche pas à mon véhicule” semble toujours bien ancrée.
4️⃣
Un oui en faveur de l’Europe:Alors que le débat s’électrise à Berne, la population se montre très largement favorable à l’accord sur l’électricité envisagé avec l’Union européenne : 79 % des personnes interrogées y sont favorables. Concernant la libéralisation du marché de l’électricité, une courte majorité (56 %) l’approuve. Toutefois, près des deux tiers des sondés déclarent vouloir rester fidèles à leur fournisseur actuel.
« La coopération avec l’Europe en matière de politique énergétique est majoritairement perçue comme une étape utile pour garantir la sécurité de l’approvisionnement. Néanmoins, l’opinion reste volatile », précise l’étude. Du côté de l’AES, l’association salue le large soutien populaire à l’égard de l’accord avec l’UE. « L’intégration internationale est essentielle pour assurer la sécurité d’approvisionnement », affirme-t-elle dans un communiqué.
Franco-américaine de 28 ans, la chercheuse de l’EPFZ a été récompensée pour sa méthode permettant de récupérer de manière plus propre, simple et durable l’europium, un métal critique utilisé dans les lampes fluorescentes et les écrans. Portrait.
Entretien avec Ronny Kaufmann, directeur général de Swisspower, une alliance stratégique représentant 19 services industriels municipaux et entreprises régionales du secteur de l'approvisionnement en Suisse.