Evolution technologique : Dans leur rapport, les chercheurs ont détaillé les dernières avancées technologiques dans le domaine du nucléaire, afin de fournir une vision complète du dossier.
Comme nous l’évoquions dans un précédent article, deux modèles radicalement différents s’affrontent aujourd’hui.
D’une part, les réacteurs de forte puissance misent sur la centralisation de la production, avec des unités d’environ 1 600 MW. D’autre part, les Small Modular Reactors (SMR), des réacteurs de conception plus récente, offrent une capacité électrique comprise entre 10 MW et 300 MW. Quelques prototypes de SMR sont actuellement en test en Russie et en Chine. D’autres sont en cours de développement en Argentine, au Canada, en Corée du Sud et aux États-Unis, où plus de 80 unités sont destinées à un usage commercial.
Que ce soit pour les SMR ou les grandes centrales, l’enjeu actuel se joue sur leur technologie. La grande majorité des quatre cent quinze réacteurs civils en service dans le monde sont de générations I à III et refroidis à l’eau. Si la nouvelle génération, dite III/III+, repose elle aussi sur l’eau, elle se distingue par des systèmes de sécurité passifs, qui ne dépendent ni d’une alimentation énergétique externe ni d’une intervention humaine.
La lenteur helvétique pourrait néanmoins se transformer en atout, en permettant à la Suisse de passer directement à la génération IV. Cette nouvelle génération de réacteurs n’utilise plus un refroidissement conventionnel à l’eau, mais s’appuie sur des gaz, des métaux liquides comme le plomb ou le sodium, ou encore des sels fondus. Ces technologies promettent « d’augmenter le rendement tout en améliorant nettement la sécurité des installations, du fait que ces réacteurs fonctionnent à une pression nettement moindre et réduisent fortement la production de déchets hautement radioactifs ». Toutefois, de manière un peu similaire aux belles promesses de la fusion nucléaire, ces avancées restent encore très hypothétiques à ce stade de la recherche.